Le jeune chanteur chaâbi Mohamed Arab Fethani d’Alger a été consacré, samedi soir, à l’auditorium du palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba à Alger, lauréat de la 9e édition du Prix El Hachemi Guerouabi.
Un baisser de rideau triomphal en présence d’une assistance nombreuse venue assister au déroulé de cette dernière soirée, placée sous le signe d’El Djazair zinet el bouldane. Le là de la soirée est donné par la troupe zorna Noudjoum El Afrah d’Alger. Comme pour reconstituer l’atmosphère d’antan, une partie de la scène est ornée d’une scénographie, composée d’accessoires et d’ustensiles de dinanderie.
Place ensuite à l’orchestre El Hachemi Guerouabi - dirigé par le pianiste Smail Ferkioui - lequel reprend quelques sublimes refrains du regretté El Hachemi Guerouabi. Les quatre anciens lauréats du grand prix El Hachemi Guerouabi Ghofrane Bouache, Sid Ahmed Derradji, Salim Sid Idris et Yacine Abdelkader sont invités à monter sur scène pour interpréter respectivement El Bareh, Hakmet, Khellitni mahmoum am’hawel wemchiti et Chebka pour clore en chœur Selli Houmoumek. Projection, ensuite, d’un clip Ma wed’anek, paroles d’Abdelkader Senouci. Un clip réalisé avec des extraits de chansons de Guerouabi, repris par une pléiade d’artistes algériens, dont, entre autres, Nadia Benyoucef, Hania Bekhti, Hamidou, Abdelkader Chaou et Hsen Agrane. La soirée se poursuit avec l’artiste Hamidou qui de sa remarquable voix gratifie l’assistance de morceaux bien choisies : Assafi aala ma mada, Ya sahib El Ghamama, Dirou El Awani, Allo, allo, Wah’chi lah’hbli nirane et Dzyer macha Allah, le ponctué de slaves d’applaudissements et de youyous.
Certains présents se sont même adonnés à des danses mesurées et endiablées à la fois. Le chanteur châabi Mohamed Lamraoui prend le relais avec Waalach ya sidi Rabbi, un boléro dans le mode sika. Ce n’est que vers la fin de la soirée que les organisateurs ont dévoilé les noms des trois lauréats, et ce, après un suspens, bien entretenu par le maître de cérémonie Mourad Zirouni. Le premier prix de ce concours a été décerné à Mohamed Arab Fethani d’Alger. Si le deuxième prix est allé à Mouaad Benmessaï d’Alger, le troisième prix a été remporté par Sarah Benmessaï de Boufarik. Enfin, le prix du jury a été décroché par Merouane Malini d’Alger.
«j'ai commencé au Conservatoire d'Alger»
Diplômé de l’Institut de musique d’Alger, le premier lauréat, Mohamed Arab Fethani s’est dit très content de recevoir une telle distinction. «J’espère être à la hauteur de ce prestigieux prix. Je compte bien percer dans cette voix. J’ai commencé très jeune la musique en transitant par le Conservatoire d’Alger et par la suite par l’Institut de musique d’Alger. Je ne remercierai jamais assez mes professeurs Nacer Mokdad et Kamel Ladjeel pour le précieux enseignement prodigué.» Les heureux récipiendaires de ces prix se sont vu remettre le trophée honorifique l’attestation de succès, une somme financière et un bouquet de fleurs.
Comme le veut la tradition, le premier lauréat aura le privilège de passer en studio pour l’enregistrement de son premier album.
Pour rappel, ce ne sont pas moins de 150 postulants qui ont répondu à l’appel du concours de participation nationale. Après trois sélections, la commission a retenu uniquement 18 candidats. Six candidats étaient programmés pendant trois soirées consécutives, et ce, sous l’œil vigilant et l’ouïe attentive d’un jury professionnel. Celui-ci était composé de l'auteur-compositeur et interprète de la chanson chaâbie, Mohamed Lamraoui, en tant que président, et le musicien compositeur Mohamed Rouane ainsi que le professeur, poète Khaled Chahlal en tant que membres. La présidente de l’association culturelle El Hachemi Guerouabi, Chahra Guerouabi, tient rappeler, que cette présente édition s’est déroulée dans d’excellentes conditions. «D’année en année, nous sommes en train d’évoluer et de gagner en maturité. Au fil des éditions, nous découvrons des voix prometteuses. Nous pouvons dire que la jeunesse algérienne s’intéresse avec passion au chaâbi.
La relève est prometteuse. Le chaâbi a de beaux jours devant lui», nous dit-elle en aparté. De son côté, le président du jury, Mohamed Lamaroui, nous confie, juste avant la soirée, que la compétition était des plus rudes. L’évaluation s’est basée essentiellement sur la maîtrise de la voix, l’ajustement de l’instrument musical, la diction, la cohérence dans l’enchaînement des thèmes-des pièces musicales et le maintien sur scène. «Il a été assez difficile pour le jury de départager toutes ces belles voix. Si ce soir, nous ressortirons avec trois lauréats. Nous pouvons di`re, sans prétention aucune, que la relève dans la chanson châabi est bien assurée.»