4e congrès de la société algérienne d’infectiologie à Tizi Ouzou : Les dangers de l’usage abusif des antibiotiques

06/11/2023 mis à jour: 05:57
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L’automédication est parmi les facteurs accélérant la résistance aux antibiotiques

Outre les infections du système nerveux central, l’antibiotique en 2023 était aussi l’un des principaux thèmes du 4e congrès national de la Société algérienne d’infectiologie (SAI), organisé sous le haut patronage du ministre de la Santé et dont les travaux ont été clôturés hier, à l'hôtel le Relais vert de Oued Aissi, dans la wilaya de Tizi Ouzou. 

Des communications sur la résistance aux antibiotiques dans les pays du Maghreb figuraient au programme de cette rencontre. Elles ont été animées, entre autres, par le Dr Hassiba Tali-Maamar de l’Institut Pasteur d'Algérie, le Dr Toumi Adnane de Tunisie et le Dr Ahmed Belkacem El Haddad de Libye. Un sujet sur la prescription des antibiotiques durant la quatrième vague de Covid-19 au niveau du service des maladies infectieuses a été également traité par le Dr Khalida Charaoui du CHU de Constantine. 

Dans le même sillage, le Dr Bernard Castan du Centre hospitalier de Périgueux, en France, est intervenu sur le traitement des infections sur prothèses articulaires. La résistance aux antibiotiques au CHU de Tizi Ouzou a été abordée par Lynda Cherifi, médecin spécialiste en microbiologie. 

Le Dr Cherifi a, en effet, mis l’accent sur les dangers de l'automédication qui est parmi, a-t-elle fait savoir, les facteurs accélérant la résistance aux antibiotiques, qui constitue aujourd'hui l'une des plus graves menaces pesant sur la santé. En prenant un médicament en automédication peut entraîner des effets indésirables qui sont souvent difficiles à interpréter. «L’achat libre de certaines molécules antibiotiques et leur utilisation erronée par le patient peuvent provoquer beaucoup de dangers sur la santé. Il faut savoir que l’origine d’une maladie infectieuse n’est pas souvent bactérienne.

 Elle peut être provoquée par d’autres micro-organismes pathogènes, comme des virus, parasites ou champignons», a-t-elle ajouté, tout en exhortant les malades à toujours respecter les conseils du médecin traitant et ne pas dépasser la durée du traitement, car l’usage abusif des antibiotiques est le principal facteur épidémiologique responsable de l'émergence de la résistance. Celle-ci survient lorsque les bactéries évoluent en réponse à l'utilisation de ces médicaments. 
 

Diagnostic rapide

Sur un autre volet, et s’agissant des infections du système nerveux central, le Dr Amar Aït Ali Ouslimane du CHU El Hadi Flici d’Alger a présenté une étude de cas de méningites bactériennes rencontrées au niveau d’une unité d’infectiologie pédiatrique.

 Il a parlé également de méningite à pneumocoque révélant un syndrome de Joubert. Le Dr Yamina Badla de Tlemcen a évoqué, pour sa part, les manifestations neurologiques associées au VZV, tandis que le Dr Nadjlaa Nesrine Kerkouba a présenté, avec les Drs Belramoul, Zemour et Midoun, une communication sur la mortalité hospitalière par infections du SNC à l’EHU d’Oran durant les dix dernières années.

 Les interventions d’autres médecins qui ont pris part à cette rencontre scientifique se sont également focalisées sur la tuberculose extra-pulmonaire. Les intervenants ont précisé que ces infections posent souvent aux praticiens un problème de prise en charge diagnostic et thérapeutique. Selon eux, cette maladie est devenue, ces dernières années, une préoccupation majeure puisque le nombre de cas dépasse largement celui de la tuberculose pulmonaire.

 Ainsi, le Dr Wahiba Guenif du CHU de Sétif s’est intéressée aux thrombophlébiles célébrales au cours de la tulerculose neuro-méningée. La place de la chirurgie dans le traitement de la tuberculose ganglionnaire cervicale a été débordée par le Dr Zohra Merzougui, le Dr Hamouda et le Dr Kalla du service ORL du CHU de Batna. Toujours dans le même axe des travaux du congrès, le Dr Sihem Leila Bouhouhou et le Dr Bousmaat de Constantine ont parlé d’un cas clinique d’abcès de la cuisse d’origine tuberculose. Les deux médecins ont souligné toutefois qu’il s’agit d’une atteinte rare. 

Notons aussi que le président de la SAI, le Dr Mohamed Yousfi, a souligné  que ce congrès a permis la rencontre des infectiologues algériens, de leurs collègues des autres spécialités activant dans le domaine de l’infectiologie, ainsi que des invités et experts étrangers. 

«Cette manifestation scientifique est un espace et une occasion pour échanger les expériences, débattre des problèmes et partager les nouveautés dans le domaine des maladies infectieuses», a-t-il déclaré, tout comme le président du congrès, le Pr Abdelkrim Benali, qui nous a précisé que cette rencontre scientifique a regroupé une centaine de participants, dont 12 intervenants étrangers, venus débattre des thèmes d’actualité ayant trait, a-t-il ajouté, aux infections du système nerveux central qui nécessitent, selon lui, un diagnostic rapide pour prodiguer un traitement efficace aux patients. «C’est important», a-t-il insisté. 

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