La mémoire de l’illustre écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri est honorée, cette semaine, à l’occasion du 36e anniversaire de sa disparition. L’APC d’Ath Yenni, commune natale du défunt, en collaboration avec la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou, a mis sur pied un riche programme d’activités pour revisiter l’œuvre de Dda Lmulud.
Outre l’exposition permanente mise en place au niveau du Théâtre en plein air Mohia, dans la capitale du Djurdjura, des conférences sont au programme de cette commémoration qui s’étalera jusqu'à demain. Les intervenants ont mis l’accent sur le travail de Mammeri aussi bien dans la littérature que dans la recherche.
Hamid Bilek, archéologue et ancien directeur au Haut-Commissariat à l’amazighité, a mis l’accent, dans son intervention, sur les publications de Mammeri qui ont, a-t-il précisé, une connotation identitaire surtout, a-t-il souligné, ses livres sur Cheikh Mohand Oulhocine, Si Mohand Ou Mhand et sur la poésie kabyle ancienne ainsi que son travail sur l’Ahellil, ce genre poétique et musical emblématique des Zénètes du Gourara.
D’autres conférenciers, à l’image de celles des Pres Amina Bellal, Fatima Boukhlou, Samira Daoudi et Naida Gada, enseignantes à la faculté des lettres et langues de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, ont aussi parlé de «l’identité plurielle de Mammeri», tout en décortiquant les ouvrages de notre amusnaw qui a écrit, faut-il le rappeler, des livres, dont la dimension est intemporelle.
Il a laissé une œuvre palpitante composée notamment des romans Le Sommeil du juste (1955), L’Opium et le bâton (1965) et La Traversée (1982). Il y a aussi le livre La Colline oubliée qui a été adapté, en 1996, en film par le défunt réalisateur Abderahmane Bouguermouh.
Il s’agit de la première production cinématographique en tamazight. Elle a, d’ailleurs, enregistré un succès retentissant. Notons aussi que la commémoration de l’anniversaire du décès de Mammeri se poursuit toujours à travers plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, histoire de faire connaître à la nouvelle génération l’œuvre de Dda Lmulud qui est décédé le 26 février 1989 dans un accident de la route.
Ainsi, des activités sont organisées à la bibliothèque principale de lecture publique du chef-lieu de wilaya et même dans plusieurs établissements relevant du secteur de la culture à travers les quatre coins de Tizi Ouzou. Azazga, Tigzirt, Abizar, Stita, Sahel et Tizi Gheniff, entre autres, sont aussi au rendez-vous avec la commémoration de la disparition de l’auteur de La Traversée.
Nabila Goumeziane, directrice de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou, a estimé que rendre hommage à Mammeri est un devoir surtout, a-t-elle précisé, lors qu’on sait qu’il s’agit d’un grand homme de culture qui demeure toujours un repère incontournable.