34 wilayas ne disposent pas encore d’hypermarchés : La grande distribution encore à la traîne

21/02/2024 mis à jour: 02:42
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Selon certains experts, les grandes surfaces contribuent à lutter contre l’inflation - Photo : H. Lyès

Les marchés maghrébins sont considérés comme à fort potentiel de développement et à faible risque, surtout pour le cas du marché de la grande distribution, où ce dernier reste moyennement développé, et l’Algérie est à la traîne par rapport à ses voisins.

Différentes raisons expliquent le phénomène de l’inflation des prix, dont la problématique de la disponibilité et de la répartition équitable des denrées et marchandises sur tout le territoire national. Selon l’analyse de Chabane Assad du cabinet Finabi Conseil, «l’impact de la grande distribution sur l’inflation et l’inclusion financière est avéré».

La spéculation naît souvent de la non-disponibilité des produits et le consommateur final, tenu de subvenir à ses besoins, se voit contraint d’acheter au prix fort des produits pourtant ne souffrant pas de pénurie.

Le réseau de distribution tel qu’il est conçu aujourd’hui pénalise de larges pans de la société puisque de nombreuses wilayas du pays ne connaissent pas encore l’existence d’hypermarchés.

Dans son analyse publiée sur LinkedIn, l’expert financier relève que sur tout le territoire national, 34 wilayas ne disposent pas de surfaces de vente supérieures à 2500 m2, communément appelées hypermarchés ou grandes surfaces. Selon les statistiques citées par l’analyste, le nombre de grandes surfaces ou hypermarchés existants et disposant de parking pour accueillir 1000 véhicules est de 54, répartis sur 24 wilayas.

Certaines wilayas disposent de plusieurs grandes surfaces alors que d’autres n’en comptent même pas une. Ainsi, la capitale Alger compte 11 hypermarchés, contre 9 à Oran, 4 à Blida, et 2 dans chacune des wilayas de Annaba, Adrar, Sétif, Tizi Ouzou, El Oued, Touggourt, Mila, Oum El Bouaghi et Bordj Bou Arréridj.

Les wilayas de Aïn Témouchent, Béjaïa, Djelfa, Ghardaïa, In Guezzam, Msila, Ouargla, Relizane, Sidi Bel Abbès, Tamanrasset, Tébessa et Tiaret comptent pour leur part un hypermarché agréé chacune. Par ailleurs des wilayas comme Batna, Tlemcen, Boumerdès, Bouira et Constantine n’en comptent aucun qui soit agréé. «Le ratio population/nombre d’hypermarchés est de 1 hypermarché pour 818 148 habitants. En France, il est de 1 hypermarché pour 65 396 habitants», fait remarquer M. Assad.

Et de noter que les marchés maghrébins sont «considérés comme à fort potentiel de développement et à faible risque, surtout pour le cas du marché de la grande distribution, où ce dernier reste moyennement développé, et l’Algérie est à la traîne par rapport à ses voisins».

La grande distribution représente 12% et 10% du PIB national au Maroc et en Tunisie, alors qu’elle n’atteint que 1% en Algérie de parts de marché en volume et 3% en valeur.

«Le régulateur doit mettre en place des mécanismes adéquats (supprimer les lourdeurs administratives) et accorder des incitations (fiscales, financières et foncières) pour développer le secteur de la grande distribution», propose Chabane Assad en assurant que la «chaîne de valeur en amont (industrie, agriculture et logistique) s’adaptera automatiquement et les dividendes en aval (digitalisation, maîtrise des prix et inclusion financière) seront obtenus promptement».

Dans une récente sortie lors de l’inauguration de l’espace commercial True Market à Ouargla, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a assuré que son département s’engage à développer les marchés de gros régionaux. Le responsable du département du Commerce a souligné l’importance d’investir dans de tels espaces qualifiés de «moteurs essentiels du commerce de détail». Au vu des statistiques, de nombreux espaces commerciaux de ce type restent encore à ouvrir. 

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