28e Conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP28) : L’Afrique braque ses projecteurs sur la finance climatique

03/12/2023 mis à jour: 03:34
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L’Afrique est le continent le plus impacté par les changements climatiques - Photo : D. R.

Les pays africains subissent le désastre du changement climatique et la pollution mondiale sans qu’ils soient en contrepartie accompagnés pour développer leurs mesures d’adaptation et assurer un avenir stable. L’avenir risque d’être compromis.

L’adaptation des pays africains aux impacts désastreux du changement climatique constitue un enjeu majeur. «Nous devons agir sans attendre. Nos capacités de nous y adapter dépendront des fonds nécessaires pour mettre en place justement des mécanismes d’adaptation. Or l’Afrique demeure loin des comptes des fonds internationaux…», a regretté Azali Assoumi, président de l’Union africaine (UA) lors du sommet portant sur le financement de l’adaptation pour l’Afrique qu’il présidait en marge de la 28e Conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP28) qui se tient aux Emirats arabes unis jusqu’au 13 décembre.

L’Afrique braque ses projecteurs sur la finance climatique. Le continent dit ne pas demander une «faveur» aux pays développés, pollueurs, mais surtout une approche «juste et équitable». Le président sénégalais et ancien président de l’Union africaine, Macky Sall, affirme que «le continent africain est doublement pénalisé dans la mesure où les pays s’endettent pour financer les projets verts.

Pour accroître le financement des actions climatiques nous devons réformer l’architecture financière mondiale et trouver de nouvelles formules et combler l’écart entre les besoins et les ressources financières», préconise encore le président de l’Union africaine. Un flux de financement mondial dont l’Afrique bénéficie peu, affirme Azali Assoumi, président de l’UA.

Les pays africains subissent en effet le désastre du changement climatique et la pollution mondiale sans qu’ils soient en contrepartie accompagnés pour développer leurs mesures d’adaptation et assurer un avenir stable. L’avenir risque d’être compromis, alertent-ils.

Promesse sans lendemain

Une situation critique et injuste malgré les engagements d’aide formulés par John Kerry, l’émissaire américain pour le climat, de Bill Gates, et des représentants des gouvernements britannique et norvégien. Des «paroles qui doivent être suivies par des actes», affirme encore Azali Assoumi. La situation urge, d’autant plus qu’en Afrique, selon le rapport du FMI, d’avril dernier, le continent a besoin annuellement de 50 milliards de dollars pour mener cette lutte.

Coûteuse, dit Azali Assoumi, ce qui rend le processus d’adaptation plus lent, surtout que le fonds pour l’investissement vert a été revu à la baisse de 15% depuis 2021, selon le président sénégalais. Il n’est pas normal, de son avis, que ces pays africains soient condamnés à choisir entre les plans de développement et celui de la protection de l’environnement.

Avec les mécanismes d’aide à l’économie verte ou bleue, il est possible d’emprunter les deux, déclare-t-il encore. «Quand nos pays sont appelés à renoncer au ‘‘schéma’’ polluer, emprunté par d’autres pendant plusieurs siècles pour mettre la planète dans son état actuel d’urgence, il est juste temps que les coûts d’adaptation soient alors équitablement répartis», affirme le président Macky Sall.

La chargée principale du «financement climat», coordinatrice de l’initiative pour les banques vertes africaines à la Banque africaine de développement (BAD), Audrey Cinthia Yamadjeko, confirme que la part dépensée en Afrique pour des projets verts est jusque-là insignifiante, d’où la mise en place d’un plan spécial. L’initiative en question accompagne les Etats à mieux développer leurs capacités pour «être le bras financier vert du plan national d’adaptation», nous explique-t-elle. Des projets pilotes sont déjà lancés notamment en Egypte. 


 

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