Après deux ans d’absence en raison de la pandémie de Covid-19, le Salon international du livre d’Alger est de retour au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger, au grand bonheur des nombreux lecteurs intéressés.
Placé sous le slogan «Le livre, passerelle de mémoire», cette édition sera marquée par une forte présence de participants nationaux et étrangers, surtout italienne. L’Italie est le pays invité d’honneur cette année. Une manière de renforcer et de consolider les excellentes relations bilatérales entre les deux pays.
Mohamed Iguerb, commissaire du salon, a dévoilé en compagnie d’autres intervenants, dimanche matin, lors d’une conférence de presse à la bibliothèque nationale d’El Hamma à Alger, l’ensemble de la programmation culturelle et littéraire. Dans son discours introductif, le commissaire du festival Mohamed Iguerb a soutenu que cette édition 2022 se décline sous la forme d’un bonheur et d’une gageure à la fois.
«L’honneur, dit-il, est évident car il s’agit de la manifestation populaire sans doute la plus importante du pays puisqu’elle a assez vite gagné la faveur des publics avec une fréquentation non seulement élevée – qui a largement dépassé lors de ses dernières éditions le million de visiteurs – mais aussi extrêmement diversifiée. Le bonheur de constater que ce grand rendez-vous culturel et avant tout livresque, a parcouru un temps plus ou moins appréciable.
A travers ses vingt-cinq éditions, qui correspondent quand même à un quart de siècle, la durabilité du SILA prend une dimension symbolique. En s’enracinant dans le temps, le Salon a réussi à s’imposer comme la plus importante manifestation culturelle algérienne et l’une des toutes premières manifestations de l’agenda événementiel, tous secteurs confondus. Il ne s’est pas contenté de durer mais il l’a fait avec le souci de s’améliorer sans cesse, ce qu’il faut aussi reconnaître à l’ensemble de ceux, institutions et individus, qui en ont eu précédemment la charge ou y ont participé à quelque titre que ce soit.»
Reprise de l’annualité du Salon
Pour notre interlocuteur, cette 25e édition du Sila devrait permettre de reprendre l’annualité du Salon qui n’avait jamais été interrompue auparavant et d’injecter de l’espoir dans le secteur du Livre qui a souffert de cette calamité mondiale. «Les éditeurs ainsi que les distributeurs, libraires et autres professionnels de la chaîne du livre et, en conséquence, les auteurs, ont besoin de renouer pleinement avec leurs activités et de retrouver leurs publics frustrés par ces deux années d’interruption», souligne-t-il.
36 pays - dont l’Algérie - participeront au 25e Sila représentés par 1250 participants nationaux et étrangers. Le budget alloué pour cette manitestation culturelle représente huit millions de dinars La surface d’exposition est de l’ordre de 20.000 m2 répartie sur trois pavillons (Central, Casbah et Ahaggar).
Un ensemble de 300 000 titres seront exposés au salon, couvrant toutes les spécialités dont, entre autres, les livres scientifiques, les romans, les essais, les beaux livres, les ouvrages universitaires, les contes, les livres pour enfants. Les organisateurs ont arrêté un programme riche et varié. Des hommages, des conférences, des rencontres-débats, des ventes dédicaces… seront à l’honneur au quotidien.
En outre, une place de choix sera réservée à la littérature africaine, et ce, à travers l’espace Panaf. Des auteurs, des écrivains et des éditeurs se relayeront sur les différentes estrades pour parler de leurs œuvres ou encore de leur métier.
185 titres épinglés
Comme chaque année, la commission de lecture et de suivi a émis des réserves sur 185 titres, se référant à l’article 8 de la loi de 2015, règlementant «les activités et le marché du livre». Pour rappel, il s’agit d’une réglementation intérieure et d’un décret sur l’importation des livres, rejetant les ouvrages qui font l’apologie du terrorisme, du racisme ou du colonialisme.
La participation italienne se caractérisera, pour sa part, par un programme des plus étoffé. Dans son intervention, Antonia Grande, directrice de l’Institut culturel italien à Alger, a soutenu que le dense programme proposé permettra de montrer la diversité culturelle italienne. «Des historiens seront présents pour parler des relations historiques entre l’Algérie et l’Italie.
Le thème du roman historique, romanesque, celui dit noir sera également à l’honneur. Le volet de la traduction ne sera pas en reste puisqu’on parlera des romans algériens traduits en italien ou l’inverse. Le programme comprendra aussi des thèmes portant sur «Littérature-jeunesse», «Voyages et littérature», «Poésies», détaille-t-elle.
Pour la directrice de l’Institut culturel italien, le Sila est une occasion de mettre en contact les auteurs avec les maisons d’éditions: facon singulière de concrétiser les projets de traduction, coédition ou encore de cession de droits.
Cette 25e édition se caractérisera, également, par une nouveauté de taille. Un chapiteau sera dressé pour le troc de livres d’occasions contre de nouveaux titres : une initiative louable pour encourager et promouvoir la lecture.
Il est à noter que, pour l’heure, aucune orientation n’a été donnée par le gouvernement pour l’instauration du pass sanitaire au Sila.
Cependant, le protocole sanitaire sera de rigueur avec cette obligation de porter le masque, d’appliquer le gel hydro-alcoolique et de respecter la distanciation.