25e édition du Salon international du livre d’Alger : Gratuité des stands d’exposition

16/02/2022 mis à jour: 01:09
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Le prix de location des stands a soulevé une vive polémique

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé d’exonérer toutes les maisons d’édition des frais de location pour le prochain Salon international du livre d’Alger. Une décision qui a été bien saluée par l’ensemble des éditeurs algériens. 
 

En effet, dans le cadre des préparatifs de l’organisation de la 25e édition du Salon international du livre d’Alger, qui se tiendra du 24 au 31 mars prochain à la Safex à Alger, il a été décidé par les pouvoirs publics d’exonérer les éditeurs des frais de location, pour leur permettre de participer à ce Salon en toute simplicité.

 Dans un communiqué de presse publié sur sa page Facebook, le ministère de la Culture a précisé que «cette décision a été prise pour permettre aux maisons d’édition de participer pleinement (au Salon). La décision en question s’inscrit dans la volonté de l’Etat de promouvoir et développer la production culturelle, notamment du livre, d’en favoriser la lisibilité et d’incarner la volonté du Président d’atteindre des objectifs de développement durable fondés sur la construction de l’être humain et la création d’une nouvelle conscience, garante des valeurs de citoyenneté et de justice culturelle, et consolider l’identité civilisationnelle du peuple algérien».
 

L’ensemble des éditeurs nationaux se sont félicités d’une telle annonce, qui contribuera, sans aucun doute, à conforter moralement l’ensemble de la corporation. 
 

Pour la journaliste, auteure et éditrice de la maison d’édition privée El Ibriz, Samira Bendriss, «c’est un petit soulagement de savoir qu’il y a eu ce geste en notre direction vu la situation difficile que vit l’ensemble des éditeurs». «J’aurais aimé, confie-t-elle, qu’on y pense un peu plus tôt vu qu’on a été obligés de payer le stand avant la date butoir du 31 janvier. Du moins pour notre part, on a dû réclamer ça et là de petits paiements chez les libraires pour pouvoir payer notre petit stand de... 9 m2 car on était incapables de payer plus...

 Cela dit, si j’avais su que ça allait être gratuit, je me serais permis un stand plus grand... El Ibriz fait partie des éditeurs qui, malgré les difficultés et les désagréments évoqués par nos collègues, voyaient tout de même en cette programmation du Sila un petit retour à la vie normale et aux activités culturelles car on en a énormément besoin... Donc, la gratuité c’est bien et si quelques structures faisaient l’effort d’acquérir des ouvrages ce serait encore mieux, car ça nous fait mal de continuer à produire et de voir nos publications mourir devant nos yeux au lieu d’être dans des bibliothèques sur le territoire national...»
 

Le responsable des éditions Barzakh, Sofiane Hadjadj, va dans le même ordre d’idée que sa consœur des éditions El Ibriz. Il salue, lui aussi, cette louable décision car, selon lui, tous les éditeurs algériens attendaient ce geste de la part des institutions publiques. «Nous avions le sentiment d’être abandonnés depuis bientôt deux ans. Il n’y a eu aucune aide et aucun mécanisme de soutien. Ce geste prouve qu’on connaît l’importance des éditeurs. 

C’est un geste de bienvenue. C’est aussi le signe qu’il va y avoir des actions en faveur de la culture en général et le monde du livre en particulier. Surtout que cette année, nous célébrons le soixantième anniversaire du recouvrement de l’indépendance de l’Algérie. De ce point de vue, les éditions Barzakh ont tout un programme de livres qui a un soutien institutionnel», étaye-t-il. 
 

Pour Azzeddine Guerfi, directeur des éditions Chiheb, cette décision conjoncturelle est la bienvenue, eu égard à la crise que vit le secteur du livre depuis trois ans. Notre interlocuteur rappelle que l’édition algérienne est à bout de souffle, voire à l’agonie. Cependant, l’éditeur Azzedine Guerfi regrette que malheureusement les éditeurs étrangers bénéficient de cette gratuité de la location des espaces. Il indique que s’il y a un soutien et une aide, cela concerne la production nationale généraliste. «La participation des éditeurs étrangers est une rentrée de devises. Pourquoi se priver de cette rentrée en devises ? Un cas similaire a eu lieu en Egypte. Il y a eu, certes, la gratuité des stands pour les éditeurs égyptiens, mais des remises ont été concédées aux étrangers», éclaire-t-il.
 

De son côté, le directeur des éditeurs Z-Link, Salim Brahimi, approuve lui aussi cette décision en soutenant que le Sila a été absent pendant presque deux ans. «Déjà sa tenue pour une édition exceptionnelle ne peut qu’être saluée. 

Sinon pour l’exonération des frais de location de stands, c’est une décision salutaire pour les éditeurs qui sont vraiment dans une situation très difficile, où certains n’arrivent même pas à payer le loyer de leurs locaux suite à la pandémie de Covid-19. J’ai discuté avec plusieurs éditeurs dans le domaine du livre, ils ont tous salué cette mesure qui leur permettra de participer au SILA, car certains n’en avaient même plus les moyens. Puisse cette mesure aider à ce que ce SILA soit bénéfique au public, aux auteurs et aux éditeurs», témoigne-t il.
 

Abondant dans le même sens, la gérante de la maison d’édition privée El Fayrouz confie que l’action des pouvoirs publics est à saluer compte tenu de la situation que traverse le secteur du livre. «Ces deux dernières années ont été très dures pour les professionnels de l’édition. 

Par contre, nous sommes contre la tenue du Salon international du livre pour mars prochain. En revanche, nous sommes plus favorables pour sa tenue ordinaire en octobre prochain», note telle. 

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