24e anniversaire de la disparition de Matoub Lounès : Un fleuve d’hommages à la mémoire du Rebelle

26/06/2022 mis à jour: 02:35
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Illustration : Saâd/El Watan

Vingt-quatre ans après la disparition tragique de Matoub Lounès, alias le Rebelle, sa mémoire demeure toujours vivante. Le fils de Taourirt reste à jamais porté dans les cœurs des Algériens et même d’étrangers.

Matoub était et reste l’idole des anciennes et nouvelles générations. Ses chansons et son parcours de militant de la démocratie, des droits de l’homme et de la culture et identité berbères  inspirent toujours plus d’un.

Hier, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, en compagnie d’une délégation de l’exécutif et de centaines de militants du parti, se sont recueillis sur la tombe du Rebelle. «Organisée par le RCD, bureau régional de Tizi Ouzou, la mobilisation des militants s’est voulue comme un message fort contre l’impunité, pour la vérité et la mobilisation pour honorer le combat de Lounès dans l’union», lit-on sur le compte Facebook du président du RCD.

Au même moment sur le Vieux Continent, la mairie de Bobigny, en France, a rendu aussi un hommage à Lounès en présence de sa veuve, Nadia Matoub, et de plusieurs poètes kabyles, militants de la cause amazighe et des autorités locales.

Un rassemblement a eu lieu sur le parvis Lounès Matoub. Après la lecture d’un discours et le dépôt d’une gerbe de fleurs, la foule a eu droit à des représentations artistiques des associations locales. Toujours en France, l’association Matoub Lounès Mémoire et Transmission, a organisé, vendredi dernier, une rencontre intitulée «Lounès Matoub : la voix de la résistance».

A la même occasion, il y a eu une projection vidéo sur la vie de l’artiste, composée d’images inédites, suivie d’une conférence intitulée «Retour sur l’enlèvement de Lounès Matoub», animée par Yalla Seddiki, docteur en lettres modernes. La rencontre s’est terminée avec de la poésie et du chant kabyles.

Retour en Algérie, à Ouaguenoun, au nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, c’est l’association culturelle Thamousni qui a pris l’initiative de rendre hommage au Rebelle à sa manière. Elle a organisé, jeudi dernier, sa première édition d’un Salon du livre, au niveau de la bibliothèque de Tikoubaïne.

A l’ère des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, c’est dans le virtuel que beaucoup ont préféré évoquer la mémoire de leur idole. Sur Facebook, c’est un fleuve d’hommages à la mémoire du poète, dont les vers résonnent toujours. Hier à midi, le compteur de Facebook a enregistré près de 60 000 personnes qui ont évoqué le Rebelle dans leurs publications.

Ainsi, des milliers de montages vidéos de chansons de Lounès, de ses photos, d’émissions télé auxquelles il avait participé, des hommages personnels... ont été largement diffusées par les facebookeurs.

Une façon d’affirmer leur attachement aux valeurs véhiculées par leur idole. Idem sur Twitter, pourtant peu utilisé par les Algériens. Nina a écrit : «Mieux vaut vivre un jour comme un lion que cent ans comme un mouton. Matoub Lounès.» Pour Aggur Kan, un passionné de Lounès : «Matoub, jamais on ne t’oubliera, on écoutera tes chansons et on les fera écouter à nos enfants, tes chansons sont éternelles ! I lebda teddred deg ulawen, d awezvi ad k-nettu.» Quant à El Vaz, il a tout résumé en une phrase : «Matoub, 24 ans après : un homme est assassiné, une légende est née».

Malheureusement, même après sa mort, Matoub Lounès dérange encore. Des semeurs de la haine ne ratent aucune occasion pour verser leur venin dans le but de dénigrer la mémoire du chantre sur les réseaux sociaux. 

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