226e jour de la guerre contre Ghaza : Nouveaux massacres à Jabaliya et Nousseirat

20/05/2024 mis à jour: 13:55
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Des centaines de personnes, dont certaines sont vivantes, sont toujours ensevelies sous les décombres - Photo : D. R.

Le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, au nord de la bande de Ghaza, a indiqué à l’agence Wafa que son établissement a reçu 60 morts depuis samedi, des femmes et des enfants dans leur écrasante majorité, qui ont péri dans le bombardement d’une zone d’habitation surpeuplée à Jabaliya.

Un raid aérien mené par l’aviation israélienne, et qui ciblait le camp de Nousseirat, au centre de la bande de Ghaza, a fait au moins 31 morts, selon la Défense civile palestinienne citée par l’agence Wafa. «Les équipes de la Défense civile ont recensé 31 morts et 20 blessés dans une maison appartenant à la famille Hassan, visée par les forces d’occupation israélienne dans le camp de Nousseirat», a affirmé la Défense civile de Ghaza hier, ajoutant que «les recherches de disparus se poursuivent». La frappe meurtrière a eu lieu au milieu de la nuit de samedi à dimanche.

Les équipes de la Défense civile ont également signalé que «l’occupant a détruit plus de 300 habitations à Jabaliya» ces derniers jours, précisant que les équipes de secouristes «ont récupéré les dépouilles de centaines de martyrs de Jabaliya». La même source prévient que «des centaines de personnes, dont certaines sont vivantes, sont toujours ensevelies sous les décombres et il est difficile de les atteindre».

La Défense civile a fait état en outre de violents tirs d’artillerie dans le périmètre de l’hôpital Al Awda, dans la région de Tal Al Zaatar, à Jabaliya. Le directeur de l’hôpital Kamal Adwan, cité par Wafa, a indiqué de son côté que son établissement «a reçu 60 martyrs depuis samedi, des femmes et des enfants dans leur écrasante majorité, qui ont péri dans le bombardement d’une zone d’habitation surpeuplée à Jabaliya». Il a ajouté que «de nombreuses victimes ont succombé à leurs blessures faute des fournitures médicales nécessaires», soulignant que «les équipes médicales sont fortement diminuées et prodiguent des soins malgré les attaques continues de l’occupant».

«70 morts en 24 heures»

D’après l’agence d’information palestinienne, des avions de combat israéliens ont poursuivi leurs attaques hier dans le périmètre de l’hôpital Kamal Adwan, tandis que des unités d’artillerie «pilonnaient le quartier Cheikh Zayed, Tellate Qalibou ainsi que la ville de Beit Lahia».  Des raids ont également ciblé plusieurs secteurs de la ville de Ghaza. Selon Wafa, trois civils ont été tués et d’autres ont été blessés suite à une attaque qui a visé une école abritant des déplacés à Haï Daraj, à l’est de la ville de Ghaza. Les victimes ont été évacuées à l’hôpital baptiste de Ghaza.

Wafa fait état également d’une autre personne qui a été tuée à Deir El Balah dans un bombardement aérien. D’autres attaques ont été signalées également dans le camp d’Al Bureij, au centre de la bande de Ghaza. L’agence Wafa rapporte aussi que «des hélicoptères de combat ont ouvert le feu à l’est de la ville de Rafah simultanément à un raid au centre de la même ville».

L’agence palestinienne mentionne également des «tirs de la marine de guerre israélienne en direction de la zone côtière de Rafah». Toujours dans le sud de la bande de Ghaza, deux Palestiniens ont été fauchés par le bombardement d’une zone d’habitation dans la localité de Khouzaa, à l’est de la ville de Khan Younès, tandis que l’artillerie a pilonné des maisons à l’est de la ville de Rafah. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, au moins 70 Palestiniens ont péri en 24 heures, entre samedi et dimanche, suite à des raids perpétrés par les forces sionistes.

Le bilan global général des victimes a ainsi grimpé à 35 456 morts et 79  476 blessés depuis octobre. D’après l’ONU, quelque  800 000 Palestiniens ont été forcés de fuir Rafah depuis le 6 mai, s’établissant autour de Khan Younès notamment. En raison du blocage du point de passage de Rafah, la situation humanitaire est extrêmement préoccupante dans la bande de Ghaza, d’autant que les négociations sont complètement rompues.

«L’acheminement de l’aide humanitaire est quasiment à l’arrêt depuis que l’armée israélienne a pris et fermé le 7 mai le passage de Rafah à la frontière égyptienne, entrée cruciale pour ces aides dont le carburant indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire. Les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d’Erez», note l’AFP. Vendredi, l’armée américaine a annoncé que la jetée temporaire construite à l’initiative des Etats-Unis à Ghaza est désormais opérationnelle.

De son côté, Chypre a fait savoir avant-hier qu’elle va assurer un flux continu d’aide humanitaire depuis le port de Larnaca vers Ghaza. C’est ce qu’a déclaré samedi Theodoros Gotsis, porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, rapporte l’APS.

«Les plans du projet Amalthea prévoient la livraison de 2000 tonnes d’aide humanitaire par semaine», a précisé M. Gotsis. «Amalthea» est le nom d’un corridor maritime humanitaire ouvert par Chypre en mars dernier pour acheminer de l’aide vers Ghaza. Un «Fonds Amalthea» a été créé pour financer le projet d’aide, a indiqué Theodoros Gotsis, en ajoutant que le projet Amalthea est ouvert à tous les pays qui souhaiteraient y contribuer.

L’ONU avertit contre des conséquences «apocalyptiques»

Le blocage de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza pourrait avoir des conséquences «apocalyptiques», a prévenu hier le chef des Affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, en mettant en garde contre le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de sept mois d’agression sioniste. «Si le carburant vient à manquer, si l’aide ne parvient pas aux personnes qui en ont besoin, la famine, dont nous parlons depuis si longtemps et qui menace, ne sera plus une menace.

Elle sera présente», a-t-il déclaré à l’AFP, en marge d’une réunion avec des responsables qataris à Doha. «Notre préoccupation, en tant que citoyens de la communauté internationale, est que les conséquences seront très, très dures. Dures, difficiles et apocalyptiques», a ajouté le secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’ONU.

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