20e édition de la Semaine du film algérien à Lille : A la mémoire du chanteur Djaaffar Bouhouf

30/12/2024 mis à jour: 10:34
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Djaaffar Bouhouf

Une quinzaine de films traitant de plusieurs thématiques étaient au programme de la  20e édition de la Semaine du film algérien à Lille dédiée à la mémoire de l’artiste Djaaffar Bouhouf, décédé récemment.

La Semaine du film Algérien à Lille (France), initiée par l’association Sud-Nord évolution, présidée par Ali Bouhouf, a pris fin mardi dernier avec la projection du film algéro-viatnamien Fleur de lotus réalisé en 1998 par Amar Laskri et Trân Dac, et La force de l’âme de Djamel Bacha. 

Dernière production d’Amar Laskri, décédé en 2015, Fleur de lotus est une fiction historique sur un natif de l’Algérie coloniale qui s’enrôle dans l’armée française après que toute sa famille a été assassinée le jour de son mariage. Il est ensuite transféré sur le champ de bataille d’Indochine. 

La force de l’âme, second film à l’affiche de la soirée de clôture, projeté en avant-première à Lille, explore une histoire sociale. Synopsis : Nissa, jeune fille de 19 ans, attend ses résultats de baccalauréat. Son frère qui habitait loin d’elle lui demande de s’occuper de leur mère malade et d’oublier ses projets d’avenir. Nissa perd sa maman et se retrouve seule, face à sa famille et aux villageois qui n’acceptent pas son isolement. 

Cette rencontre a été marquée  d’autres activités culturelles dont la projection de Panorama de l’histoire du cinéma algérien (Amar Rabia), Hucdardam (Samir Chemeur) ainsi que le  documentaire - en avant-première - d’Ali Ayadi sur les prisonniers algériens à l’ile de Sainte-Marguerite, Ughaled (Hafid Ait Brahem), Libre (Rayah Yagouni, Vieux kalbelouz et Nya, deux courts-métrages d’Imene ayadi. Le programme tracé par les organisateurs prévoyait également l’animation d’une conférence-débat sur le 7e  art  par le journaliste-écrivain Abdelkrim Tazarout et le réalisateur Ali Ayadi. Pour Ali Bouhouf, «nous avons entrepris un véritable voyage culturel et artistique en Algérie, marqué par des rencontres riches et inspirantes. 

Ce projet d’envergure vise à renforcer les échanges culturels entre l’Algérie et la France, tout en célébrant deux décennies de collaborations, de partage et de créativité. Nos étapes nous ont menés dans plusieurs villes emblématiques, notamment Oran, Aïn Témouchent, Tizi Ouzou, Tlemcen et Alger. 

Dans chacune de ces villes, nous avons rencontré des organismes, des festivals, des associations, des acteurs culturels et des institutions. Ces échanges chaleureux et constructifs ont permis de poser les bases d’un projet commun centré sur la culture et l’art, reflet d’une collaboration durable entre les deux rives de la Méditerranée».  

Il ajoute : «Chaque rencontre a été une opportunité unique de découvrir des talents, des idées et des initiatives. Ce festival aura été une véritable plateforme d’échanges entre artistes, professionnels de la culture et passionnés, mettant à l’honneur le cinéma algérien et ses nombreux talents. 

Ces 20 ans témoignent de l’importance du dialogue culturel et artistique dans la construction d’un avenir commun, et nous sommes honorés de partager cette célébration avec tous ceux qui ont contribué à cette belle histoire. A Lille, comme en Algérie, l’art continue de nous rassembler et de nous inspirer», a souligné le président de l’association Sud-Nord Évolution.

Révolutionnaire dans le sang

Cette 20e édition sous le signe «D’ici et de là-bas, 20 ans de cinéma algérien à Lille» est dédiée à la mémoire de l’artiste Djaaffar Bouhouf décédé récemment à l’âge de 55 ans des suites de sa maladie. Parmi les nombreux témoignages sur la vie et le parcours artistique du défunt, Malika Bareche a noté que Djaaffar a eu un parcours jalonné. «Rien de plus fort qu’un artiste qui impose son message depuis sa tendre enfance, depuis toujours grâce à la musique, les textes, l’art. En somme, la chanson a été pour Djaafar Bouhouf, notre regretté, une passerelle, un moyen privilégié, orienté vers l’outre-mer. Il a porté très haut sa voix, très fièrement... très loin dans les cieux pour exprimer la douleur, la nostalgie, l’amour, la joie. Enfin, les ingrédients de la vie.

 Il n’a pas hésité un seul instant à se produire régulièrement sur scène pour chanter le désarroi des uns et des autres, pendant la décennie noire qu’a connue le pays. Enfant de tous les combats justes, de tous les combats nobles, comme sa famille. Révolutionnaire dans le sang, connu pour ses nombreux sacrifices pendant la Guerre de libération pour que vive l’Algérie indépendante. C’est à croire, qu’il est né pour cela, pour défendre les droits de sa terre natale. 

Pour défendre, le droit à la vie, le droit à la paix, le droit à l’identité, le droit à la culture et enfin le droit à la chanson. Un héritage non négligeable, un héritage jalonné de grands succès sur les deux rives. Un succès pas des moindres», conclut Malika Bareche.    A. T.                     
 

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