2024 à dépassé le seuil de 1,5°c de réchauffement : «Les dirigeants doivent agir», selon l’OMM

14/01/2025 mis à jour: 16:53
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Le froid hivernal s'installe progressivement à travers le pays. La pluie et la neige sont de retour. Des chutes de neige ont été enregistrées sur les reliefs dépassant 900 à 1000 mètres d'altitude dans plusieurs wilayas du centre et de l'est du pays depuis dimanche.

Placé en vigilance «Orange», un BMS a été émis concernant les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa, Jijel, Bordj Bou Arréridj et Sétif, où l'épaisseur de la neige est estimée entre 15 et 25 cm. Les chutes de neige concernent également les wilayas de Tissemsilt, Aïn Defla, Blida, Médéa, Djelfa, Mila, Constantine, Guelma, Souk Ahras, Tébessa, Oum El Bouaghi, Khenchela et Batna, avec une épaisseur estimée entre 5 et 10 cm.

Cette période hivernale qui plante son décor par petites touches est accueillie avec soulagement dans un contexte de «dérèglement climatique» de plus en plus manifeste. Dans ce contexte, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, marquant également une première historique en dépassant le seuil symbolique de 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900).

Ce seuil était pourtant défini comme une limite critique à ne pas franchir dans l’Accord de Paris de 2015. «Nous avons observé des températures extraordinaires à la surface des terres et des océans, accompagnées de phénomènes météorologiques extrêmes qui ont touché de nombreux pays à travers le monde. Ces conditions ont causé des destructions de vies humaines, de moyens de subsistance, ainsi que l’écroulement d’espoirs et de rêves», a déclaré Clare Nullis, porte-parole de l’OMM.

Elle a également souligné les conséquences directes de ces changements, notamment le recul alarmant des glaciers et de la banquise. «Ce fut une année extraordinaire», a-t-elle ajouté. Selon l’analyse de l’OMM, quatre des six ensembles de données internationales sur les températures ont indiqué une augmentation moyenne mondiale supérieure à 1,5°C pour l’ensemble de l’année, avec une moyenne globale de 1,55°C par rapport à l’ère préindustrielle. Cependant, deux ensembles de données n’ont pas atteint ce seuil.

«Extraordinaire série de températures record»

Ce seuil de 1,5°C est crucial. L’Accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015, visait à limiter le réchauffement climatique à ce niveau, tout en s’efforçant de maintenir l’augmentation bien en deçà de 2°C. Le dépassement de cette limite est un signal d’alarme majeur, illustrant les impacts accélérés du changement climatique à l’échelle mondiale.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti que l’Accord de Paris, bien qu’il ne soit «pas encore mort», fait face à des défis majeurs. Les contributions déterminées au niveau national (NDC), qui représentent les engagements des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, restent largement insuffisantes.

Les pays en développement, particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique, reçoivent un soutien financier et technologique insuffisant. Malgré les engagements internationaux, les émissions globales continuent de croître dans plusieurs secteurs clés, notamment l’énergie, les transports et l’agriculture. L’usage prolongé des combustibles fossiles reste une préoccupation majeure. La transition vers des sources d’énergies renouvelables et durables reste trop lente.

Ces phénomènes perturbent les écosystèmes, l'agriculture et les activités quotidiennes des populations. Alors que des feux de forêt meurtriers font toujours rage à Los Angeles, aux Etats-Unis, et que les météorologues, y compris l’OMM, insistent sur le fait qu’ils ont été exacerbés par le changement climatique – avec davantage de jours de temps sec, chaud et venteux – l’agence des Nations unies a déclaré que l’année 2024 marquait le point culminant d’une décennie «d’extraordinaire série de températures record».

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a d’ailleurs qualifié les conclusions de l’OMM de nouvelle preuve du réchauffement climatique et a exhorté tous les gouvernements à mettre en place cette année de nouveaux plans d’action nationaux pour le climat afin de limiter l’augmentation de la température mondiale à long terme à 1,5°C. Il a également appelé à aider les plus vulnérables à faire face aux effets dévastateurs du climat. «Il est encore temps d’éviter la pire des catastrophes climatiques. Mais les dirigeants doivent agir maintenant», a-t-il mis en exergue. 

 

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