200 Missiles lancés par l’Iran contre Israël : Une réponse aux assassinats d’Ismaïl Haniyeh et Hassan Nasrallah

03/10/2024 mis à jour: 03:47
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Le général iranien Mohammad Hossein Baqeri a affirmé que cette opération visait trois des principales bases militaires et d’espionnage israéliennes - Photo : D. R.

Alors que l’attaque déclenchée mardi soir par l’Iran contre Israël donnait l’impression d’un prélude à un embrasement régional de grande ampleur, Téhéran a tenu à calmer le jeu en déclarant que «l’opération est terminée», tout en menaçant l’Etat hébreu de représailles plus puissantes s’il s’avisait d’attaquer l’Iran.

Après l’attaque dirigée contre Israël le 13 avril dernier sous le nom de code «Promesse honnête» en représailles au bombardement de son consulat à Damas, l’Iran a lancé une nouvelle offensive militaire contre Tel-Aviv en tirant quelque 200 missiles mardi soir en direction de l’Etat hébreu. Cette deuxième attaque a été baptisée «Promesse honnête 2».

«En réponse au martyre de Haniyeh, de Nasrallah et du général Nilforoushan, le cœur des Territoires occupés (Israël) a été pris pour cible», a annoncé le Corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran (CGRI) avant-hier dans un communiqué repris par l’agence iranienne Irna. «Le taux de réussite de l’opération ''Promesse honnête 2'' était supérieur à 90%», soutient le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Aziz Nassirzadeh, cité par l’agence de presse iranienne.

Selon lui, les missiles tirés par le CGRI ont visé exclusivement des installations militaires. «Trois bases militaires et une base de renseignement du régime sioniste ont été touchées», a-t-il assuré avant de préciser : «Nous n’avons en aucun cas envisagé des cibles civiles.» S’exprimant au lendemain de cette attaque spectaculaire, le chef d’état-major de l’armée iranienne, le général de division Mohammad Hossein Baqeri, a affirmé de son côté que cette opération visait trois des principales bases militaires et d’espionnage israéliennes, rapporte l’agence iranienne Tasnim.

Les infrastructures ciblées, d’après lui, sont «le quartier général du Mossad, la base aérienne de Nevatim qui abrite des avions de guerre F-35, et la base de Hatzerim qui a été utilisée pour permettre l’assassinat de Nasrallah». «Les cibles comprenaient également les radars stratégiques du régime sioniste, les centres abritant les chars et les véhicules de transport de troupes ainsi que le centre abritant ceux des forces de l’ennemi qui participent aux massacres contre les Palestiniens à Ghaza», a-t-il détaillé.

«L’Iran a fait preuve de beaucoup de retenue»

Parmi les projectiles tirés par l’Iran, figurent des missiles hypersoniques. «Les missiles hypersoniques volent à basse altitude dans l’atmosphère et sont manœuvrables, ce qui rend leur trajectoire difficilement prévisible et leur interception difficile», explique l’AFP.

Le chef d’état-major de l’armée iranienne, à l’instar d’autres hauts responsables de la République islamique, a insisté sur le fait que «l’Iran a fait preuve de beaucoup de retenue» face aux provocations répétées de l’entité sioniste, avant de se décider à passer à l’acte. «Après l’assassinat du martyr Haniyeh, l’Iran a traversé une période difficile où il a fait preuve de retenue, sur fond de demandes répétées des Américains et des Européens, qui nous exhortaient à patienter jusqu’à l’établissement d’un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza.

Cependant, après le martyre de Sayyed Hassan Nasrallah et du général de brigade Abbas Nilforoushan, la situation n’était plus tolérable», a-t-il souligné. Il convient de relever, en effet, que cette offensive iranienne était très attendue, alors qu’Israël a multiplié, ces derniers mois, les attaques contre des cibles iraniennes ou relevant de l’Axe de la résistance.

La provocation de trop a été l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 27 septembre à Beyrouth, lors d’un bombardement massif du QG du mouvement de résistance libanais. Lors de ce même raid apocalyptique avait péri un haut gradé iranien : le général Abbas Nilforoushan, commandant de la Force Al Quds au Liban, une unité d’élite des Gardiens de la révolution iranienne. Avant cela, le 31 juillet, Israël avait exécuté le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, suite à une frappe dirigée contre un site résidentiel de la présidence iranienne en plein Téhéran.

A cela s’ajoutent les bombardements acharnés de plusieurs sites du Hezbollah au Liban dans la foulée de la double attaque aux bipeurs piégés, les 17 et 18 septembre, qui avait fait 37 morts et près de 3000 blessés.  Minimisant l’impact de l’avalanche de missiles précipités sur Tel-Aviv, Israël a affirmé que la plupart des projectiles perses ont été interceptés par son système de défense aérien. «Au cours de l’attaque iranienne d’hier (mardi, ndlr), plusieurs missiles sont tombés sur des bases de l’armée de l’air israélienne. Aucune infrastructure (...) n’a été endommagée», a assuré l’armée israélienne dans un communiqué.

Elle a ajouté que l’attaque «n’a pas fait de blessés ni endommagé d’avions». Selon la presse israélienne, un éclat de missile a tué un Palestinien à Ariha (Jéricho), en Cisjordanie occupée. Par ailleurs, deux personnes auraient été blessées à Tel-Aviv. Voilà qui confirme les déclarations des responsables iraniens qui insistent pour dire qu’ils ont veillé à épargner les civils israéliens lors de leurs frappes.

«L'opération est terminée»

Israël a immédiatement promis l’enfer à l’Iran, après cette attaque. «L’Iran a commis une grave erreur ce soir, et il en paiera le prix», a posté Netanyahu mardi soir sur le réseau X. Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, déclare pour sa part : «L’attaque de l’Iran est une escalade grave et dangereuse.

Il y aura des conséquences… Nous répondrons où, quand et de la manière que nous choisirons, conformément aux directives du gouvernement israélien.» Comme il fallait s’y attendre, les Américains ont immédiatement volé au secours d’Israël. «Les Etats-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël», a martelé Joe Biden, «faisant état de discussions ''en cours'' avec l’allié israélien sur la réponse à apporter», indique l’AFP. Jack Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale, menace : «Nous avons été clairs, il y aura des conséquences sévères à cette attaque.

Nous allons y travailler.» Washington et Londres ont mis en avant, en outre, le soutien de leurs forces armées apporté à Israël, notamment en l’aidant à contrer la pluie de missiles iraniens. Alors que les capitales occidentales ont condamné cette offensive, l’Iran a tenu à remettre les choses dans leur contexte. A commencer par le président Massoud Pezeshkian qui s’est évertué à expliquer que cette opération était en réalité une riposte, et qu’elle était même tardive à suivre la courbe des événements. Pour lui, cette action «s’inscrit dans le cadre des normes internationales.

Elle a été menée en réponse au crime de ce régime (sioniste) après l’assassinat du martyr Ismaïl Haniyeh, ainsi qu’au martyre de Sayyed Hassan Nasrallah et plusieurs commandants de la résistance» a-t-il énuméré, selon des propos rapportés par l’agence Irna. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a pris le soin, quant à lui, d’échanger par téléphone avec ses homologues du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France et d’autres pays. «L’Iran n’a utilisé que son droit à la légitime défense, fondé sur l’article 51 des Nations unies, et n’a ciblé que les bases militaires et de sécurité du régime sioniste», a-t-il clarifié.

Et de préciser : « L’opération est terminée. Mais si le régime sioniste entend commettre une nouvelle agression, notre réponse sera plus sévère. La République islamique d’Iran ne cherche pas une escalade des tensions et de la guerre, même si elle n’en a pas peur.» Selon le site américain Axios, «Israël prévoit une vengeance massive contre l’Iran.» Le média américain, qui cite des responsables israéliens, révèle que la riposte israélienne «pourrait cibler des installations de production pétrolière en Iran et d’autres sites stratégiques». «Les responsables israéliens affirment que toutes les options seront sur la table, y compris des frappes contre les installations nucléaires iraniennes», écrit Axios. 

   

 

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