1re journee du théâtre de la satire sociale de Aïn Témouchent : Participation d’une cinquantaine d’intervenants

19/10/2024 mis à jour: 10:23
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 Le coup d’envoi des premières journées de théâtre de la satire sociale a été donné, jeudi, à la maison de la culture Aïssa Messaoudi de Aïn Témouchent. 

 

Las moins de cinquante vedettes de l’art des tréteaux, du cinéma et du petit écran ont répondu à l’appel. Ils venaient de Constantine, Alger, Oran, Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Mascara et El Bayad.

 Le public n’a pas été en reste, posant avec ravissement pour des selfies avec leurs artistes préférés.  Les autorités locales ont été de  la partie, elles qui, wali en tête, leur ont déroulé le tapis rouge. Jawharet el masrah wal founoune est à la manœuvre de cette manifestation. Nouvelle née, soit à peine une année d’existence, et déjà auréolée de deux prix pour sa participation à la dernière édition du festival national de théâtre amateur de Mostaganem, cette association l’a dédiée à Rouiched. 

Ce faisant, elle honore la mémoire d’un artiste considéré comme une des figures majeures d’un théâtre populaire en Algérie. 

Qui ne se rappelle la hardiesse de cet artiste, à peine une année après l’indépendance, pour avoir osé prendre le contre-pied d’un théâtre héroïsant sur le thème de la lutte de lutte de libération, comme dans Abna el kassaba  ou encore 132 ans, en proposant une pièce tragi-comique, voire plutôt comique que tragique, avec Hassan Terro, du surnom de son personnage principal, un pleutre de anti-héro.  

Le succès populaire est considérable au point que ce spectacle théâtral est adapté au cinéma avec le même succès auprès du public. Mais si, tout en renvoyant un reflet critique à la société, Rouiched privilégie le comique au théâtre, au cinéma, il n’en est pas toujours de même puisqu’il y campe plutôt, avec une justesse rare, des rôles éminemment dramatiques comme dans L’opium et le bâton ou encore dans La Bataille d’Alger. 

Aïssa Mouleferaa, l’inspirateur de l’intitulé des journées témouchentoises, est l’une de ces voix qui estiment que le théâtre algérien s’est éloigné dommageablement de ce genre populaire, à savoir la comédie qui lui a donné naissance depuis Jeha de Ali Allalou en 1926. Il milite en conséquence pour un rééquilibrage en sa faveur, jugeant qu’un privilège excessif est accordé à un théâtre jugé élitiste. Aussi, la manifestation de Témouchent est-elle censée contribuer au changement de paradigme. 


Improvisations inspirées

Ce samedi et la veille, des universitaires ont été invités à débattre de l’art de Rouiched et du théâtre populaire en général. Il sera certainement mis en évidence sa caractéristique d’être centré dans ses pièces autour d’un personnage pivot qu’il campait et d’une intrigue qui se noue et dénoue autour de lui, avec pour comparses une multitude de personnages secondaires. Mustapha Ayad, aussi truculent que l’était sur scène Rouiched, son père, était au comble du bonheur lors de la cérémonie d’ouverture. Il y a peu temps, a-t-il rappelé, El harrass el djoumhouri a dénommé une de ses promotions du nom de son père à l’état civil : Ahmed Ayad. 

À ce propos, Rouiched, son nom d’artiste, il l’avait choisi en référence à Rachid Ksantini, un acteur comique qui mettait le feu à la scène par son jeu alerte et ses improvisations inspirées. Notons en conclusion que Jawharet el masrah wal founoune a réussi la gageure, grâce à l’entregent de ses animateurs, à réunir une partie du financement de la manifestation dans une wilaya essentiellement agricole, où décrocher du sponsoring constitue un tour de force. 

Un hôtel de haut standing au niveau du chef-lieu de wilaya a accepté la prise en charge de l’hébergement et la restauration des invités. 

Un autre hôtel ainsi que des organismes publics et privés ont également répondu favorablement à sa sollicitation. De la sorte, elle a gagné en crédibilité auprès des autorités locales. La wilaya ainsi que la direction de la culture ont apporté leur contribution. 

Cela constituera-t-il un élan pour inscrire l’activité théâtrale dans les gènes d’une wilaya dont les artistes de théâtre se forment et brillent ailleurs, mais pas en la leur, les Rachid Bengoudiffa, Mohamed Mourad Moulay Miliani et Boutchiche Bouhadjar, pour ne citer que ces trois-là ? 
 

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