Outre des présentations théoriques, l’accent a été mis sur la dimension pratique, avec l’organisation d’ateliers destinés aux praticiens généralistes.
C’est une grande réussite qu’a connue la 17e édition des journées nationales de formation médico-chirurgicale organisée les 4 et 5 du mois courant au niveau de l’auditorium de la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira. Cet événement, attendu chaque année par la communauté médicale algérienne, a une fois de plus tenu ses promesses en rassemblant des centaines de professionnels de santé désireux d’être informés des dernières avancées dans leurs domaines.
Organisé par la Société algérienne d’allergologie et d’immunologie clinique (SAAIC), ce congrès national a représenté une opportunité unique pour les médecins généralistes d’échanger avec des experts reconnus dans diverses spécialités médicales. «L’objectif de ce congrès national est d’apporter l’information médicale et les dernières nouveautés en matière de diagnostic des maladies prévalentes.
Nous tenons à remercier les hautes autorités de la wilaya, à leur tête Monsieur le wali, ainsi que la DSP, la direction et la maison de la culture et tous ceux qui ont contribué à la réussite de cet événement, de près ou de loin», a déclaré Habib Douagui, président de la SAAIC.
Au programme, six sessions scientifiques passionnantes ont permis d’aborder en détail les problématiques de santé les plus préoccupantes, à savoir l’allergologie, les actualités, la médecine interne, la pédiatrie et la chirurgie orthopédique et traumatologique.
«Au cours de ces deux journées de formation, j’ai eu l’opportunité d’apprendre de nombreuses nouveautés qui vont me permettre d’améliorer la qualité des soins que je prodigue à mes patients. Parmi les sujets abordés, la pédiatrie a particulièrement retenu mon attention. Les nouvelles molécules et protocoles de soins destinés aux enfants vont m’aider à offrir des traitements plus adaptés et efficaces pour cette population vulnérable», dira le Dr Tourki, médecin exerçant à Bouira.
Allergies, une nouvelle menace pour la santé publique
Dans son intervention, le Pr Akif a souligné que les maladies allergiques représentent un défi majeur de santé publique, étant des pathologies de plus en plus fréquentes et répandues à l’échelle planétaire. En effet, près de 30% de la population mondiale souffre actuellement d’allergies respiratoires, alimentaires, cutanées et autres, contre seulement 3,8% en 1968.
L’Organisation mondiale de la santé prévoit même qu’en 2050, une personne sur deux sera touchée par une forme d’allergie. En Algérie, les données sont tout aussi préoccupantes, avec 24,89% des maladies allergiques qui sont reconnues comme étant d’origine professionnelle.
Le Pr Akif a donc insisté sur la nécessité pour les médecins traitants de systématiquement évoquer cette dimension professionnelle lors de la prise en charge de ces pathologies. Une collaboration étroite avec les médecins du travail est également essentielle. «La recherche d’un facteur professionnel doit être systématique, car l’identification de l’allergène est fondamentale dans la prise en charge médicale et médicolégale des maladies allergiques», a-t-elle expliqué, avant de présenter les différents niveaux de dépistage et de prévention à mettre en place.
Cap sur les pneumonies
Parmi ses recommandations, elle a notamment évoqué la nécessité de redynamiser la commission nationale des maladies professionnelles et de mettre à jour régulièrement la liste de ces affections. La création d’un réseau national de vigilance et de prévention des pathologies allergiques d’origine professionnelle serait également un outil particulièrement pertinent.
Une autre conférence d’actualité a été animée par le Dr Lemdani, se concentrant sur les nouvelles recommandations pour la prise en charge des pneumonies communautaires. Selon lui, cette pathologie représente la première cause de décès d’origine infectieuse dans le monde, constituant un fardeau humain et financier considérable.
Après avoir introduit les facteurs de risque et l’anatomie pathologique des pneumonies communautaires, le conférencier est revenu en détail sur le diagnostic clinique, distinguant la phase début et la phase fin. Le Dr Lemdani a ensuite fourni des explications approfondies sur la prise en charge et le traitement des pneumonies aiguës communautaires.
L’orateur a également souligné le rôle central de la vaccination, que ce soit contre la grippe ou contre les principaux agents pathogènes responsables des pneumonies, comme moyen de prévention efficace. En conclusion, le Dr Lemdani a rappelé que malgré les progrès médicaux, les pneumonies demeurent une infection potentiellement mortelle, en particulier chez les personnes âgées ou fragilisées.
Cette réalité souligne l’importance d’une prise en charge rapide et adaptée, ainsi que la nécessité de poursuivre les efforts de prévention, tout en insistant sur l’usage rationnel des antibiotiques. Outre ces présentations théoriques, l’accent a été mis sur la dimension pratique, avec l’organisation d’ateliers destinés aux praticiens généralistes.
Ceux-ci ont ainsi pu se perfectionner sur des sujets cruciaux tels que la surveillance de l’hypertension artérielle, la prise en charge de la toux chronique chez l’adulte et l’enfant, ou encore l’interprétation d’un électrocardiogramme normal et pathologique, etc.
Ces formations concrètes, dispensées par des spécialistes, ont été très appréciées par les participants, qui ont pu repartir avec de nouvelles compétences directement applicables dans leur exercice quotidien.
Parrainage : Pour une meilleure prise en charge des patients
Le professeur Mustapha Yakoubi, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique à l’hôpital de Ben Aknoun, est reconnu pour son expertise. En plus de sa communication sur les fractures chez les sujets âgés à l’occasion des journées nationales de formation médico-chirurgicales, il avait réalisé avec son équipe 14 interventions de pose de prothèses de hanches et de genoux à l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira.
Cet exploit s’inscrit dans une démarche visant à améliorer l’accès aux soins spécialisés dans les régions éloignées des grands centres hospitaliers. «Cette initiative est exceptionnelle et doit servir d’exemple pour la prise en charge de proximité dans les wilayas qui manquent de spécialistes», a fait savoir le président de la SAAIC.
Pour pérenniser cette collaboration, le professeur Yakoubi envisage d’instaurer un programme de parrainage entre l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira et le service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital de Ben Aknoun. Ce partenariat permettrait, entre autres, de former les équipes médicales locales et d’assurer un suivi et un accompagnement réguliers. O. Arbane