Zone industrielle de Larbatache (Boumerdès) : Les déboires sans fin des investisseurs

01/02/2022 mis à jour: 05:00
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Des membres du bureau de wilaya interpellent le SG de l’UGTA

La zone industrielle de Larbatache, à l’ouest de Boumerdès, fait partie des 50 parcs industriels créés en 2011 à l’échelle nationale afin de booster les investissements. D’une superficie de 136 hectares, cette zone devrait accueillir 162 projets de grande envergure pouvant créer des milliers de postes d’emploi. 

Son emplacement entre l’autoroute Est-Ouest et la 2e rocade est un atout qui a fait courir beaucoup d’opérateurs en quête de terrains. Dix ans plus tard, le constat est amer. 

Aujourd’hui, seule une vingtaine de projets est sortie du sol, a-t-on constaté sur place. Le président de la confédération du patronat à Boumerdès, Raouf Bouhbila, a fait état la semaine passée d’une cinquantaine d’opérateurs qui n’ont pas encore obtenu le permis de construire pour pouvoir entamer leurs projets. 

«J’ai déposé ma demande en février 2019. J’attends à ce jour. Le guichet unique est devenu un véritable obstacle. Ses membres ne communiquent jamais les réserves à la fois aux investisseurs pour leur permettre de les lever et finaliser leurs dossiers dans les meilleurs délais», dénonce un opérateur. 

Un autre soulève le problème des erreurs administratives et de délimitation des terrains, soulignant que beaucoup d’actes de concession ne sont pas conformes à la réalité et au cahier de charges de la zone. 

«Il y a un manque de coordination entre les services administratifs qui, à l’heure du numérique, continuent à fonctionner de manière archaïque. Il y a des directions qui mettent plus de trois mois pour émettre un avis sur la conformité d’un dossier», s’indigne-t-il, précisant que plusieurs investisseurs ne connaissent même pas le numéro de leur lot de terrain. 

La liste des attributaires a été modifiée à trois reprises ce qui a permis la récupération de plusieurs parcelles dont celles octroyées aux oligarques de l’ancien régime, à l’image des Ali Haddad, Kouninef et Maazouz. 

Ni gaz ni électricité…

Appelée à devenir un véritable pôle industriel, la zone de Larbatache n’abrite à présent qu’une seule entreprise en activité, spécialisée dans la fabrication de meubles de haute qualité. 

Le site a englouti près de 1000 milliards pour sa viabilisation, mais le résultat est décevant. Excepté les voies d’accès, la zone n’est raccordée à aucun réseau. 

Ce qui a tempéré les ardeurs de nombreux promoteurs. «Notre projet est à 70% d’avancement, mais on n’a ni eau, ni gaz, ni électricité. Le réseau d’assainissement existe. 

En revanche, son utilisation est conditionnée par la réalisation d’une station d’épuration en aval de la zone, laquelle n’est pas encore lancée. 

Au début, on était très pressé d’achever l’usine et démarrer la production. Après, on s’est rendu compte qu’il ne sert à rien de se précipiter tant que le site n’est pas alimenté en gaz et en électricité», dira un architecte chargé du suivi de la construction d’une gigantesque usine destinée à la fabrication de médicaments. 

«Le projet pourrait employer entre 100 et 150 personnes. Ses initiateurs auraient déjà injecté près de 80 milliards sur place, mais le désengagement de l’Etat les a beaucoup découragés», confie notre interlocuteur. L’unique unité opérationnelle dans la zone (Sarl MadCon) est alimentée en électricité par un groupe électrogène. «On a commencé la production en avril 2021.

 Après plusieurs démarches, Sonelgaz nous a, moi et une dizaine d’autres opérateurs, promis de ramener l’électricité d’Ouled Moussa. Elle nous a fait un devis de 8 milliards environ alors que nous sommes censés payer que les postes électriques. Le reste c’est à l’Etat de le prendre en charge», appuie un de ses gérants. 

Cet exemple n’est pas isolé et donne une idée sur les insuffisances prévalant au niveau des zones industrielles, dont celles créées en 2011. Leur réalisation, confiée à l’Aniref, a englouti plus de 290 Mds de dinars, mais aucune ne s’est concrétisée dans les faits, indique un rapport de la Cour des comptes publié en décembre 2020.  

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