La visite, lundi dernier, des ministres de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, dans la wilaya de Boumerdès a été entamée par une virée du côté de l’Office de recherche géophysique et minière (ORGM), situé au chef-lieu de wilaya.
Cette filiale du groupe Manadjim a bénéficié d’un ambitieux programme de recherche 2021/2023 d’un montant de 4,9 milliards de dinars pour réaliser 26 projets sur les 35 initialement prévus au niveau central. L’Orgm, qui possède le 1er laboratoire d’analyses minérales accrédité en Algérie, «a pour rôle, selon le ministre de l’Energie, de satisfaire la demande nationale en matières premières et, ainsi, endiguer la facture de l’importation».
A Corso, les deux ministres ont inauguré une école de formation, de recyclage et de qualification en personnel spécialisé dans le secteur alimentaire au niveau de l’ex-Sempac, désormais relevant du groupe AgroDiv après le désistement de l’entreprise Benamar.
D’une capacité de 35 places, cette école a pour mission d’assurer un enseignement ciblé pour les travailleurs des minoteries et, plus généralement, aux employés du secteur des céréales de la circonscription du Centre. A Ras Djenet, les deux ministres ont inspecté la centrale électrique qui a subi une modernisation en cycle combiné vapeur et gaz, notamment par l’installation de trois turbines d’une capacité de 1131,1 MW d’un montant de 105 MDS de dinars ; portant ainsi la production à 1200 MW.
La troisième tranche de ce projet qui a été signée en 2012 avec le partenaire sud-coréen Daewoo «sera finalisée administrativement dès la levée des contraintes d’ici l’été», selon les responsables. Néanmoins, les turbines ont été raccordées au réseau électrique sans assistance technique du partenaire étranger. Une production de 3984,72 Mw est prévue pour 2022 avec une baisse de 30% de la consommation de gaz grâce à cet investissement technologique.
A Aïn El Hamra, dans la commune de Bordj Menaïel, la localité a été enfin raccordée au réseau de gaz. Considérée comme une zone d’ombre, d’autres aspects de son développement ont interpellé les officiels. Au chapitre de l’industrie, l’usine Sobco de biscuiterie, chocolaterie et confiseries a retenu l’attention par l’entrée en production de son unité d’Ouled Moussa selon des normes modernes.
A la zone industrielle de Larbaâtache, le problème de l’énergie électrique et gazière a fait l’objet de concertation entre investisseurs et responsables. En effet et alors que le projet de la zone est au stade de lancement, l’alimentation énergétique est au niveau zéro. Il a été convenu d’installer un groupe de travail pour examiner et réorganiser le déploiement des investisseurs en délimitant des couloirs à travers lesquels les réseaux seront aménagés.
En attendant, un transformateur électrique sera installé dans les prochaines semaines pour permettre l’entrée en exploitation de certains projets. Pour rappel, sur plus de 140 projets, seulement 49 ont opéré leur mise en place. C’est le cas de l’entreprise de fabrication de meubles en menuiserie Madcon qui fonctionne au mazout. Promesse a été faite de la doter d’un poste électrique.
Engouement à la foire commerciale
Par ailleurs, c’est devenu presque traditionnel qu’une manifestation commerciale dresse ses chapiteaux aux abords de l’agence routière de Boumerdès pendant le Ramadhan et ce jusqu’à la veille de l’Aïd. Il s’agit d’une foire du vêtement made in Algeria. Autrement dit, une marchandise à la portée des petites bourses. Par ce temps des prix affolants qui sont affichés ici et là pour n’importe quel produit, cette manifestation commerciale «est une aubaine pour réduire la facture des frais», déclare une dame suivie d’une ribambelle d’enfants.
Dès la première nuit et sans même que les commerçants aient complètement fini de s’installer, des familles envahissaient les étals. On y vient également des communes limitrophes. La circulation automobile est devenue forcément difficile. Trouver une place pour se garer n’est pas une sinécure. Heureusement que les projecteurs et l’éclairage LED compensent l’obscurité environnante.
Chaussures, robes et pantalons changent rapidement de mains. Même si les choix sont limités, il n’en demeure pas moins que certaines opportunités sont exploitées. D’autres familles, par contre, repartent bredouilles. «Les adolescentes sont plutôt exigeantes», explique une mère contrariée.
En tout cas, cette manifestation commerciale a un aspect culturel de «casser» le rythme monotone d’une ville où les activités sont presque inexistantes. Boumerdès n’a pas une rue commerçante digne de ce nom. Mais avec cette foire, même conjoncturelle, les familles peuvent «respirer un bol d’air revivifiant», justifie un père enthousiaste.
D’ailleurs, des jeux pour enfants, comme le trampoline et le château gonflable géant, ont été installés. Ainsi, les familles peuvent allier sortie de plaisance et shopping en ces journées et nuits du Ramadhan de la reprise, tant depuis trois années le monde et notre pays ont vécu au ralenti d’une pandémie qui ne nous a pas complètement quittés.
Alors, les gens donnent l’impression de profiter au maximum d’une accalmie qu’on espère de longue durée de peur que surviennent des conditions susceptibles d’exacerber la crise.