Zlabia de Boufarik (Blida) : C’est toujours la ruée...

17/03/2025 mis à jour: 19:15
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photo : h. lyes

La ville de Boufarik conserve toujours sa vocation de capitale de la zlabia durant chaque Ramadhan. Evidemment, cette année, elle ne fait pas exception, et les amateurs de cette friandise mielleuse viennent des quatre coins du pays en quête d’une zlabia pas comme les autres ! 

La boufarikoise a la particularité d’être plus volumineuse et sous forme de long bâtonnet. «Je suis de passage dans l’Algérois, et je suis venu à Boufarik spécialement pour goûter et faire goûter à ma famille la zlabia de Boufarik tant médiatisée», témoigne un père de famille de l’est du pays. 

D’autres, venant aussi de loin, préfèrent l’acheter en quantité pour la revendre, d’autant que les vendeurs de zlabia deviennent omniprésents durant le mois du jeûne, et ce, au moment où Boufarik se transforme en une ville cosmopolite, les plaques d’immatriculation comme preuve. Mais cet engouement crée souvent «l’asphyxie» de cette (déjà) petite ville, ce qui soumet les services de l’ordre à une rude épreuve pour réglementer une circulation routière devenant compliquée par l’occasion. 

Pour l’histoire, les familles pionnières dans cette spécialité sont celles des Aksil, des Chenoun et des Khemiès qui perpétuent cette vieille tradition culinaire depuis bien longtemps dans le plus ancien quartier de Boufarik. Aujourd’hui, la relève est là pour préserver un savoir-faire transmis de père en fils et de mère en fille. «La zlabia a fait la réputation de Boufarik qui, comme son nom l’indique, était une ville de blé ‘’Bou Frik’’ où les pâtes occupaient une place de choix», raconte un enseignant boufarikois à la retraite. «Aussi, lorsque la zlabia fut découverte, c’était d’abord les femmes qui la préparaient. Les Boufarikois ramenaient avec eux, durant l’époque coloniale, cette friandise pour aller rendre visite à un des leurs au niveau des prisons. C’est à ce moment là que les autres personnes, prisonniers et habitants, loin de la Mitidja, avaient pu goûter et apprécier la zlabia de Boufarik en la rendant célèbre un peu partout», ajoute-t-il, regrettant le fait que des «intrus», autrement dit «des hommes dont le seul souci est lucratif, s’y sont immiscés ternissant quelque peu sa notoriété». Celle de Boufarik reste unique en étant toujours préparée par des familles boufarikoises. 

Pour le côté étymologique, et selon plusieurs sources, le mot zlabia vient de l’expression arabe «zella bia» qui signifie «j’ai fait un faux pas, une bêtise». Dans ce sens, on raconte à ce sujet «qu’une maîtresse de maison prise à l’improviste par des invités, leur confectionna un gâteau traditionnel qu’elle rata. A son mari qui l’a surprise à bout de nerfs, elle avait dit ‘’zella  bia’’». Et c’est à partir de là que lui était alors venue l’idée d’improviser une nouvelle confiserie, fruit d’une «faute hasardeuse». Elle prit un entonnoir et fit couler la pâte dans une poêle à frire en faisant des figures géométriques. 

La zlabia venait de naître ainsi à partir d’un petit problème d’où son nom... Toutefois, et vu sa forte teneur en sucre, il est recommandé de la consommer avec... modération ! 

 

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