Yahia Hallal. Président de l’Association histoire et vestiges de Bouira : «En matière d’archéologie et d’histoire, la wilaya demeure méconnue»

20/06/2024 mis à jour: 02:13
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  • Une petite présentation de l’association et ses objectifs...

Depuis sa création en 2004, notre association œuvre inlassablement pour la protection et la mise en valeur du riche patrimoine matériel et immatériel de la wilaya de Bouira. Nous nous sommes donnés pour mission de faire connaître et de préserver les trésors culturels qui font la fierté de cette wilaya.

En outre, nous réalisons un important travail de recherche et de médiatisation, visant à sensibiliser à la fois les populations locales et les pouvoirs publics à l’importance de ce patrimoine.

Par ailleurs, chaque découverte fait l’objet d’un dossier complet, minutieusement documenté, que nous remettons ensuite aux autorités compétentes aux niveaux local et national pour que des opérations de restauration et de classement soient entreprises. Nous organisons aussi des conférences, des expositions et des ateliers thématiques, afin de sensibiliser un large public à ces questions.

  • Quelles ont été les contributions de l’association ?

Tout au long de son existence, l’association a pu mettre en valeur ou préserver 13 sites à travers la région de Bouira. Parmi eux, on peut citer le site de Tachachit dans la commune d’El Adjiba, Bordj Hamza à Bouira-ville, Ouled Slama, à El Hakimia, El Aouachria, à Aïn Bessam. Le plus récent site se trouve à M’lawa, dans la commune de Bechloul, que l’on peut comparer au site romain Tachachit.

Les résultats de son étude académique sont attendus prochainement. En matière d’archéologie et d’histoire, je dois avouer que notre wilaya demeure méconnue et même sous-estimée. Pourtant, elle recèle un riche patrimoine historique.

En effet, les Romains y ont bâti la ville d’Auzia, l’actuelle Sour El Ghozlane. Le vaste plateau s’étendant de Aïn Bessam jusqu’à M’Chedallah, faisait de cette zone l’un des greniers de Rome. Bouira a également été choisie comme capitale par Hamza Ben Al Hassan Al Alaoui en 850.

  • Qu’attendez-vous des pouvoirs et des populations locales ?

Nous attendons des pouvoirs publics une accélération dans la préservation de nos sites historiques et la mise en valeur de notre patrimoine culturel. Il faut que davantage de ressources soient pour protéger et restaurer ces trésors du passé.

 Cela permettra non seulement de sauvegarder notre héritage pour les générations futures, mais aussi d’encourager un tourisme culturel et scientifique, source de développement économique pour notre région.

Du côté de la société civile, nous comptons sur une prise de conscience collective de l’importance de ce patrimoine. Chaque citoyen doit se sentir responsable de la valorisation de ces vestiges, même s’ils ne sont pas encore officiellement classés.                                    


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