Le quotidien Français Le Figaro a ouvert ses colonnes, dans son édition d’hier, à l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt. Sous le titre « L’Algérie s’effondre : entraînera t elle la France ?», l’ancien diplomate, qui se targue de bien connaître les rouages de l’Etat algérien et plus généralement du «système» en place, a plus dévoilé sa véritable nature et ce qu’il pense des Algériens et de l’Algérie que développé une analyse objective de la situation actuelle du pays. Ainsi, il écrit : «Sil fallait résumer brièvement et brutalement, je dirai que l’«Algérie nouvelle», selon la formule en vogue à Alger, est en train de s’effondrer sous nos yeux et qu’elle entraîne la France dans sa chute, sans doute plus fortement et subtilement que le drame algérien n’avait fait chuter en 1958 la quatrième République». L’ancien diplomate n’explique pas comment cet effondrement de l’Algérie va s’opérer et surtout comment peut-il entraîner dans sa chute une grande puissance économique et militaire comme la France ? L’Algérie est pourtant très loin de la banqueroute avec des rentrées en devises qui ont atteint des seuils historiques, que ce soit les exportations des hydrocarbures ou celles des produits hors hydrocarbures. Et la France a réussi à assurer sa sécurité énergétique grâce à sa position privilégiée sur le marché algérien. Le gouvernement français veut d’ailleurs développer et diversifier ses échanges avec l’Algérie qui offre d’immenses opportunités, notamment à travers le nouveau code des investissements. D’où la décision du Président Français Emmanuel Macron, de faciliter la délivrance des visas aux ressortissants algériens. Cette décision ne plaît pas du tout à Driancourt et il l’écrit dans son article fielleux. «Notre aveuglement est une erreur historique : croire à Paris qu’en allant à Alger, en cédant aux Algériens sur les dossiers qui leurs sont chers, mémoires et visas, nous les gagnerons à notre cause et les amènerons vers plus de démocratie est un leurre». Après avoir félicité le Président Macron pour avoir «tenu des propos percutants» repris par le quotidien Le Monde où il avait affirmé que l’histoire officielle de l’Algérie a été écrite sur la haine de la France, Driencourt dézingue le Président Français d’une manière pas diplomatique du tout. «Mais pourquoi diable, écrit il, quelques semaines plus tard se précipiter à Alger et tenir aux Algériens les phrases qu’ils attendaient sur mémoire et immigration ? Pourquoi diable envoyer dans la foulée la Premièreministre flanquée de quinze ministres… ? Pourquoi ne pas s’en tenir à une ligne de fermeté, la seule que l’Algérie comprenne ?» C’est clair et net, Xavier Driencourt n’est qu’un raciste de petit acabit qui considère les émigrés algériens comme étant ces étrangers «qui sont venus manger le pain des français» pour reprendre le fameux sketch de Bourvil. Ils représentent à ses yeux une menace pour la France. A ce titre, Driancourt n’hésite pas à faire dans l’exagération en écrivant : «45 millions d’Algériens n’ont qu’une obsession, partir et fuir. Partir où, si ce n’est en France où chaque Algérien a de la famille ?». S’emparer d’un drame humain qui existe depuis plusieurs années, causé par la gabegie de l’ancienne maffia au pouvoir, pour le coller à la gestion de l’actuel Président de la République Abdelmadjid Tebboune, relève de la malhonnêteté intellectuelle. Ce qui est indigne pour un diplomate qui a représenté son pays, la France, à deux reprises et qui, malheureusement, a réussi à leurrer ses interlocuteurs algériens sur ses véritables penchants politiques, à l’évidence plus proches d’un Marine Lepen ou d’un Eric Zemmour.
Dans son article, l’ancien diplomate se drape dans les habits d’un défenseur acharné des droits de l’homme en écrivant : «La répression qui s’est abattue sur le pays, répression élaborée et mise en œuvre par une armée qui ne cesse de glorifier les combats contre la France, ennemi éternel, a fini par avoir raison des espoirs mis un temps dans le hirak pour une démocratisation du pays». Il y a lieu de rappeler à M. Driencourt que la tentative d’étouffement du Hirak est venue en premier du Président français Emmanuel Macron en personne qui a suggéré la poursuite du mandat de l’ancien Président Bouteflika sur une période d’un an (et pas plus selon lui), ponctué par des élections présidentielles. Ce qui aurait permis à l’ancienne maffia de se redéployer et de rebondir politiquement. Heureusement, les responsables militaires qui avaient pris en main la gestion des affaires de l’Etat ne l’ont pas entendu de cette oreille.
L’ancien diplomatique évoque les arrestations arbitraires des citoyens et des militants politiques après la prise de fonction de Abdelmadjid Tebboune, mais il omet de dire que depuis, il y a eu plus de 119 000 prisonniers remis en liberté, parmi lesquels plus de 58 000 détenus d’opinion libérés tout de suite après la mesure de grâce signée par le Président. Il affirme également que le quotidien El Watan a été mis sous tutelle, ce qui est absolument faux. El Watan connaît actuellement une crise financière effectivement et s’achemine vers un accord avec l’administration fiscale. La SPA El Watan demeure la propriété de ses membres fondateurs et n’est sous la tutelle de personne.