Les personnes à besoins spécifiques souffrent toujours dans le silence tant leur situation est de plus en plus difficile en raison du manque de moyens.
Cette frange vulnérable de la société se sent oubliée par les pouvoirs publics. Des associations qui œuvrent dans l’aide et l’accompagnement de cette catégorie ne cessent d’interpeller les responsables concernés afin d’agir dans le sens de fournir aux handicapés des conditions qui leur facilitent la vie. «En dépit des grands efforts que font les associations pour aider les handicapés dans notre wilaya, ces derniers demeurent souvent marginalisés en raison des problèmes d’accessibilité, d’insertion éducative et professionnelle», a déploré un bénévole de l’association Tighri ussirem, samedi, lors des activités de la célébration de la journée nationale des handicapés organisées à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
«La vie des handicapés est très difficile surtout dans les communes rurales qui ne disposent pas de structures pour accueillir cette frange de la société», ajoute un autre militant associatif qui estime, en outre, que l’aide de 3000 DA que l’Etat attribue à cette catégorie est insignifiante surtout lorsqu’on sait, a-t-il déclaré, qu’il y a des familles qui ont trois à quatre handicapés à la maison.
Aujourd’hui, des associations de personnes aux besoins spécifiques luttent pour la révision du statut de l’handicapé afin de lui faciliter l’accès à l’emploi car la pension accordée à ceux âgés de plus de 18 ans est insuffisante. «Il y a des pères de famille handicapés et chômeurs. Qu’est-ce qu’ils peuvent faire avec 10 000 DA», s’est interrogé, lundi, Ahcène Ménad, président de l’association El Baraka de la wilaya de Tizi Ouzou lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale Chaîne II. «Il y a beaucoup d’insuffisances surtout pour la scolarisation des enfants handicapés», relève-t-il.
Par ailleurs, il y a quelques jours, l’association des parents des autistes Adawi a lancé un appel aux autorités de wilaya à débloquer des postes budgétaires pour le recrutement des auxiliaires de vie dans des établissements spécialisés afin de permettre une prise en charge effective des autistes. Le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, a, lors des festivités de la célébration de la journée du 14 mars au chef-lieu de wilaya, rappelé la nécessité de faire un recensement pour établir le nouveau fichier des handicapés afin de faciliter leur prise en charge.
Selon la direction de la solidarité et de l’action sociale, le nombre d’handicapés est de 31 109 personnes. Toutefois, ce chiffre ne reflète pas la réalité du terrain. Plusieurs autres personnes à mobilité réduite sont enregistrées chaque mois, voire chaque semaine, dans la wilaya de Tizi Ouzou en raison des accidents et des malades qui deviennent handicapés.
M. Doumi, accompagné du président de l’APW, Mohamed Klalèche, s’est rendu au centre psychopédagogique et à l’école des non-voyants de Boukhalfa où 42 tablettes en braille ont été offertes à cet établissement. 10 fauteuils ordinaires et un électrique ont été également remis, à l’occasion, aux non-voyants et à des personnes à mobilité réduite.