La militante climatique suédoise Greta Thunberg est arrivée samedi dernier dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Sa visite s'inscrit dans le cadre d'une réunion de solidarité avec le peuple sahraoui, prévue du samedi au mardi. Elle a rejoint l’Algérie en restant fidèle à son engagement pour un mode de vie à faible empreinte carbone.
Partie de Madrid, elle a traversé la Méditerranée en bateau depuis Almeria jusqu'à Alger, avant de parcourir 1800 kilomètres par route pour atteindre Tindouf. Cette réunion, organisée par les militants suédois Benjamin Ladraa et Sanna Ghotbi, vise à sensibiliser l'opinion internationale à la question de l’autodétermination du peuple sahraoui, souvent qualifiée de dernier dossier de décolonisation en Afrique. Ladraa et Ghotbi, connus pour leur tour du monde à vélo de 48 000 kilomètres, ont réuni des militants engagés pour défendre la cause sahraouie.
Au cours de sa visite, Greta Thunberg prévoit de rencontrer Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique, ainsi que d'autres responsables et militants locaux. Les échanges porteront sur les liens entre la lutte pour l’autodétermination et les enjeux climatiques dans la région.
Des ateliers pratiques seront également organisés pour promouvoir des campagnes de résistance non violente. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de solidarité internationale, mêlant activisme climatique et lutte pour les droits humains dans une région marquée par des décennies de conflit. La militante suédoise ne se contente pas d’affirmer son soutien au peuple sahraoui mais dénonce aussi le pillage des ressources naturelles qui constitue l’un des enjeux stratégiques autour du Sahara occidental.
Depuis plusieurs années, Greta Thunberg est devenue une figure incontournable de la lutte climatique. Cependant, son engagement ne se limite pas à la défense de l’environnement. La jeune militante suédoise a montré une conscience politique plus large, en liant les enjeux climatiques à des luttes sociales et politiques, notamment la cause palestinienne.
En décembre 2023, ses déclarations et actions en faveur de la Palestine ont suscité des réactions fortes, allant des soutiens enthousiastes à des attaques politiques et des mesures de répression. Le 12 décembre 2023, Greta Thunberg a fait une déclaration qui a marqué les esprits : «Pas de justice climatique en terre occupée.» Avec cette phrase, elle a voulu souligner le lien étroit entre l’occupation de la Palestine et les injustices environnementales qui en découlent.
En effet, de nombreuses études ont montré que l’occupation israélienne a un impact environnemental significatif, notamment à travers la confiscation des terres palestiniennes, l’exploitation des ressources naturelles et les restrictions imposées aux Palestiniens dans l’accès à l’eau et à l’énergie. Cette déclaration s’inscrit dans une série d’interventions où Greta Thunberg a affirmé que la lutte pour le climat ne peut être dissociée des luttes pour les droits humains et la justice sociale.
Selon elle, le colonialisme, l’occupation et les inégalités systémiques sont des obstacles majeurs à une véritable transition écologique.