Plus de 400 femmes accusent le défunt homme d’affaires égyptien, ex-propriétaire du magasin de luxe londonien Harrods, de violences sexuelles. Deux d’entre elles ont accepté de raconter leur calvaire.
Les accusations contre Mohamed Al-Fayed, récemment mises en lumière par le documentaire de la BBC *Al Fayed: predator at Harrods*, ont suscité un tollé, rappelant des décennies de silence et de traumatismes pour les victimes présumées. Des femmes comme Jen et Cheska ont décrit des expériences bouleversantes, impliquant des agressions sexuelles, des menaces, et un contrôle omniprésent dans le célèbre grand magasin Harrods, alors dirigé par Al-Fayed.
Les témoignages sont glaçants : Jen, embauchée à seize ans, a rapporté un examen gynécologique forcé et des agressions répétées, marquées par des pressions psychologiques et un contrôle de sa vie personnelle. La surveillance constante, avec des caméras et des écoutes téléphoniques, ajoutait à son sentiment de captivité. Quant à Cheska, elle évoque une tentative de prédation sous le prétexte d’une audition pour un film, se voyant contrainte de fuir après avoir été forcée d’embrasser l’homme d’affaires.
Pour de nombreuses femmes, ce n’est qu’avec la diffusion de ce documentaire que leurs souffrances ont pu être partagées publiquement. Cette reconnaissance tardive a engendré une vague de témoignages, avec Harrods, désormais sous contrôle qatari, prenant des mesures pour engager des discussions avec plus de 250 femmes en vue de compensations.
Malgré ces avancées, le sentiment d’injustice persiste. La colère des victimes est d’autant plus intense que, même après des années de témoignages et de tentatives de poursuites, Al-Fayed est décédé sans jamais avoir été jugé pour ces accusations. Les appels se tournent maintenant vers ses collaborateurs d'alors, considérés comme complices, pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice.