C’est une opportunité unique pour les familles mélomanes, qui n’avaient jamais pris de bateau, de surcroît, assister à un après-midi musical en mer dans une atmosphère de fête.
La tête du président de l’association culturelle et musicale, El Manara, bouillonnait d’un projet qu’il pensait ne pas pouvoir concrétiser, à l’occasion de l’organisation de la 6e édition des journées musicales de son association.
Le DJS de la wilaya de Tipasa, Sofiane, décide alors d’accompagner la jeune association pour réaliser l’un de ses rêves. Le président Ettouil Walid et ses élèves sont partis dans tous les sens pour mettre en place l’organisation, tout en respectant la réglementation et en avisant les autorités.
Le jour «J» arrive : jeudi 17 août 2023. Douze bus sont alignés devant le nouveau musée de Cherchell. Les élèves musiciens de l’association, filles et garçons, s’attelaient à embarquer les familles qui avaient cotisé 2000 DA. Il est 15h. Les bus démarrent en direction de Aïn Bénian. Les «voyageurs» étaient tous excités.
Ils voulaient rapidement atteindre le navire de plaisance. Le président Ettouil Walid se trouvait à Alger depuis la veille, afin d’installer l’orchestre sur le navire, faire la balance de la sonorisation. Le bateau de plaisance est prêt pour accueillir les 300 citoyens, âgés, jeunes et moins jeunes. Légère bousculade des passagers avant l’embarquement. L’ambiance était conviviale.
Sur la passerelle, les chanteurs, M’Barek Dakhla, venu de Annaba, et Abdou Habbouchi de Cherchell, sont accompagnés par l’orchestre composé de Samy Hamza (percussion), Farid (guitariste), Bouabdellah Ahcène (violon), Kader de Boufarik et Chérif OIukaci. Le sonoriste Nabil Chamaïne est installé devant ses équipements.
Le commandant de bord entame la manœuvre pour quitter en douceur le quai. L’organisateur de l’événement a réservé l’étage supérieur pour les familles et les adultes pour leur permettre d’apprécier le récital musical, purement algérien, exécuté avec brio par les chanteurs et leur orchestre.
L’étage inférieur du navire était réservé aux jeunes enfants. Un DJ, venu d’Alger, crée l’animation pour les enfants, qui étaient en sécurité. Les téléphones immortalisent ces furtifs instants de bonheur pour les passagers.
Danses, chants en chœur, youyous pour les uns, tandis que les autres envoûtés par les paysages féeriques apprécient ce bout du littoral algérois, observé à partir du large. Comme à l’accoutumée, Walid Ettouil innove lors de l’organisation de la manifestation annuelle de son association.
Les élèves de l’association ont pris leurs responsabilités pour suivre à la lettre les directives de leur chef. Aucune association culturelle locale n’a pris l’initiative de sortir de la monotonie coutumière des événements qu’elles organisent.
En raison de sa rigueur et de son sérieux, Walid Ettouil a eu le soutien remarquable des autorités de la wilaya (DJS, ndlr), des autorités communales de sa ville, et surtout de quelques jeunes sponsors qui croient en ses capacités, de Cherchell (assurances, agence de voyage, équipe audiovisuelle), de Bou Ismaïl (sérigraphie), de Aïn Bénian (armateur). L’adhan de la prière du Maghreb retentit. C’est le retour au quai. La douzaine de bus démarrent. Les familles sont satisfaites.
C’est inédit. Un événement qui mérite d’être, une nouvelle fois, organisé. Walid Ettouil a placé haut la barre de son imagination.
Il est 21h45, les bus arrivent à destination. «Une balade en mer et en bateau pour admirer un coucher du soleil demeure un événement rarissime, avec des sensations magnifiques, déclare Braham à sa descente du bus, je retourne chez moi très content de cette virée en mer et aussi pour ces moments de partage avec les familles et des amis», conclut le passager.
Walid Ettouil s’approche des familles, afin de s’assurer que chacune retrouve le chemin du retour, son visage marqué par les signes du stress et la fatigue.
«Je dois me préparer pour partir demain matin à Aïn Témouchent avec les élèves, encore une ultime sortie avant les vacances, nous dit-il, mais il nous reste encore deux journées pour cette 6e édition, il y aura d’autres surprises» ; conclut-il.