victimes des incendies de l’est du pays : L’opération d’indemnisation fixée à début septembre

27/08/2022 mis à jour: 05:03
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L’opération d’indemnisation des personnes affectées par les feux de forêt qui se sont déclenchés dans plusieurs wilayas du pays débutera «début septembre». C’est du moins ce qu’a révélé de Souk Ahras un responsable au ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Ainsi, le gouvernement a décidé de passer vite à l’action et d’accélérer le processus face à ce drame humain qui a frappé une grande partie de la population de l’extrême est du pays. Certains ont presque tout perdu, d’autres, qui ont vu leur destin basculer dans la tragédie, devront repartir de zéro. 
 

En marge de la visite de la commission sectorielle, chargée de l’indemnisation des sinistrés des incendies du 17 août dans les mechtas de Souk Ahras, où des agriculteurs et éleveurs ont été touchés, Halim Benmessaoud, sous-directeur au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, a précisé que la commission s’est enquise de l’ampleur des dégâts causés à la mechta El Ghara, dans la commune de Zaârouria. Un rapport détaillé a recensé les différents dégâts.
 

La commission, composée de représentants de directions centrales du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, de la Direction générale des forêts (DGF) et les complexes économiques dépendant du ministère de l’Agriculture donnera le coup d’envoi officiel de l’opération d’indemnisation des agriculteurs touchés par cette catastrophe naturelle s’appuyant sur les statistiques des autorités locales «au début de la semaine prochaine», avec la réception des bovins et des ovins. 
 

Certaines opérations d’indemnisation nécessitent des normes et des dates précises, à l’instar des ruches d’abeilles ou le reboisement, ajoutant que les rapports de recensement élaborés par les commissions de wilaya «seront pris en considération pour permettre des indemnisations en toute transparence et loin de toute action anarchique». Les membres de la commission ministérielle se sont enquis de l’ampleur des dégâts causés par les incendies au secteur de l’agriculture dans les communes de Zaârouria, Mechroha et Tiffech à Souk Ahras, avant de se rendre à la wilaya de Guelma pour faire le constat des dégâts. Les autorités de la wilaya de Souk Ahras ont installé trois commissions dont une chargée du recensement des dégâts causés aux éleveurs et aux agriculteurs exploitant des vergers, en plus des habitations endommagées. 
 

«Redonner espoir à la population»

La commission a recensé, dans 12 foyers d’incendie dans la wilaya de Souk Ahras, la mort de 222 ovins, bovins et de caprins et de 850 poulets causée par les flammes et la fumée intense des incendies, en plus de la destruction de 22 422 arbres fruitiers et 88 rouleaux de conduites d’irrigation (par la technique du goutte-à-goutte) dans une exploitation agricole, la destruction également de 3000 hectares de couvert forestier, de 800 ruches et 12 ha de terres irriguées. 
 

Le dossier des indemnisations semble une priorité pour les pouvoirs publics. Dans ce contexte, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a rappelé lors d’une réunion du gouvernement qu’il a présidée, les directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives à l’indemnisation «dans les plus brefs délais» des victimes des incendies des wilayas de l’est du pays «en prenant en charge leurs préoccupations». L’urgent à travers ce geste est de redonner espoir à une population désemparée et perplexe et tenter de lui ouvrir de nouveaux horizons. Elle a besoin d’aide pour rebondir. 
De son côté, Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a présenté un exposé sur le bilan des derniers incendies ainsi que les mesures prises pour y faire face. 

Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a lui fait part des «dispositions engagées pour le recensement des personnes touchées en vue de procéder, dans les meilleurs délais, à leur indemnisation et à la compensation immédiate des dommages et des pertes causées aux infrastructures et aux moyens de production». 
 

D’un autre côté, les compagnies d’assurances sont appelées à consentir d’énormes efforts, notamment en matière de communication et sensibilisation afin d’inciter les gens à souscrire une police d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (CatNat) et une assurance agricole. Hassen Khelifati, PDG de la compagnie Alliance Assurances, avait déjà plaidé pour la mise en place de nouveaux mécanismes «plus objectifs et plus économiques» qui permettront de convaincre les Algériens de la nécessité de respecter le caractère obligatoire de l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles. L’Etat pourra subventionner une partie de la prime d’assurance, tandis que l’assuré en paiera une partie. Cela permettra de ne pas solliciter le budget de l’Etat en cas de catastrophes naturelles. 
 

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