Viande bovine : Les producteurs irlandais euphoriques

09/12/2023 mis à jour: 06:01
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Début octobre dernier, notre rédaction, s’appuyant sur les affirmations d’experts agricoles, indiquait que le marché irlandais pouvait être une option pour diversifier les sources d’approvisionnement en viandes bovines mais aussi et surtout parer à la difficulté de satisfaire les besoins nationaux, et parvenir à en baisser les prix, sans cesse croissants, et ce, suite, notamment, au déficit provoqué par l’interdiction, depuis le 25 septembre des importations de bovins en provenance du traditionnel principal fournisseur sur le marché international, la France, confrontée, à l’instar d’autres pays européens, à la maladie hémorragique épizootique (MHE), une pathologie virale, considérée par l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) comme «potentiellement mortelle pour le bétail». 

Finalement, ces experts avaient vu juste puisque les ports algériens devraient réceptionner incessamment des cargaisons totalisant une vingtaine de tonnes de viandes rouges emballées sous vide, en provenance d’Irlande. S’inscrivant dans le cadre d’un contrat d’abattage conclu entre Emerald Isle Beef Producers (EIBP),l’une des principales organisations de producteurs de bœufs du pays et un importateur algérien.

Cette opération«marque en outre la première expédition de viande bovine irlandaise vers le pays d’Afrique du Nord depuis les années 1990», rapporte une agence de presse spécialisée dans l’actualité économique africaine. 

«..Si elle est concluante, cette transaction devrait ouvrir la voie aux opérateurs irlandais pour des livraisons régulières sur le marché algérien de la viande certifié halal», s’enthousiasme l’EIBP, qui mise sur la multiplication de telles opérations pour établir des expéditions hebdomadaires afin de répondre à la demande en Algérie, le troisième consommateur de viande bovine en Afrique après l’Afrique du Sud et l’Egypte avec un stock de 144 000 tonnes en 2022. 

Des ambitions largement à la portée des éleveurs et producteurs irlandais. En 2023, le pays, leader dans l’élevage intensif, recensait quelques 6,5 millions de vaches pour 5 millions d’habitants, d’après les données de TradeMap, plateforme couvrant les flux et les indicateurs commerciaux de plus de 220 pays et territoires dans le monde. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre ainsi ses objectifs climatiques d’ici à 2030, rapportent en juin dernier des médias locaux, les autorités irlandaises auraient choisi de se débarrasser de «quelques 200 000 vaches en trois ans ; les bovins seraient de gros émetteurs de méthane, le gaz à effet de serre le plus néfaste pour la planète, après le dioxyde de carbone».

Pas que : début 2020, un certificat sanitaire autorisant les importations de bovins irlandais destinés à l’abattage avait été signé par nos autorités, et ce, en marge d’une mission commerciale dirigée par le gouvernement irlandais. Ce dernier ayant déjà obtenu, en 2019, le feu vert de son homologue algérien pour l’exportation de bovins d’engraissement et de reproduction. 

A noter, l’Algérie importe, en moyenne, plus de 100 000 têtes de bovins par an, dont des reproducteurs, des bovins d’engraissement et des bovins de boucherie. Le 10 septembre dernier, le gouvernement a décidé d’autoriser les importations de viandes rouges et blanches en vue de remédier à la folie qui s’est emparée du marché national.

 

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