Un colloque sur la littérature et les sciences sociales, dont l’intitulé est «La quête de connivences intellectuelles», se tiendra à la faculté des langues étrangères de l’université Oran 2 les 25 et 26 septembre.
Le but de cette rencontre scientifique, qui donnera la parole autant aux chercheurs de sciences sociales que ceux qui jouent un rôle probant sur la scène littéraire algérienne, est «d’amorcer une ouverture entre nos disciplines enfermées dans leurs propres régimes de vérité», expliquent les organisateurs. «Prendre le parti de comprendre et d’analyser les enjeux scientifiques et pédagogiques du décloisonnement institutionnel, nous semble pertinent pour démontrer que la littérature et les sciences sociales sont impliquées dans la mise au jour des multiples significations attribuées par les personnes à leur vie quotidienne», avance-t-on encore.
En affirmant que littérature et sciences sociales participent d’une quête analogue, «à savoir la description et le décryptage, en finesse, de la diversité des mondes sociaux profondément inégaux fabriqués par les hommes au cours de leurs existences sociales», les organisateurs arguent que «privilégier résolument le décloisonnement entre les deux champs disciplinaires est une façon de questionner de façon critique la notion ambiguë de ‘‘frontière’’ scientifique».
D’où l’importance de ce colloque, qui permettra «de contourner cette frontière toujours poreuse entre la littérature et les sciences sociales, de mettre en valeur, à partir d’exemples précis, la façon dont nos disciplines se nourrissent mutuellement pour élucider finement des situations sociales, psychiques, politiques et culturelles».
Pour ce qui est du programme, la première séance, modérée par le sociologue Mohamed Mebtoul, portera sur «Les enjeux scientifiques de la littérature et des sciences sociales» et verra l’intervention du Pr Ahmed Cheniki de l’université de Annaba, qui s’intitule «Ecriture, syncrétisme paradoxal et instances sociales», suivie par celle de notre confrère, le journaliste et écrivain Mustapha Benfodil qui parlera «De Zarta à Terminus Babel : entre documents social et esthétiques contemporaines».
Ensuite, ce sera au tour du sociologue Tayeb Kennouche, de l’université d’Alger 3, de prendre la parole sur «L’anthropologie du personnage romanesque dans le roman algérien», et enfin l’écrivain et sociolinguiste Rabeh Sebaa, de l’université Oran 2, présentera sa conférence : «Quand la sociologie et la littérature s’entrelacent dans une impulsion de création : le cas de l’écriture de Tayeb Kennouche».
Rabeh Sebaa, à ce propos, modérera la deuxième séance de l’après-midi, dont l’intitulé est : «Les connivences intellectuelles». Prendront alors part l’écrivain, politologue et chercheur associé au Crasc Mansour Kedidir avec «L’Occidentalisme : représentation de l’Occident dans le roman postcolonial», le sociologue Mohamed Mebtoul de l’université Oran 2 : «Littérature et sociologie au cœur du quotidien des personnes», Nabila Hamidou, et Nassima Bouayed, littéraires des universités Oran 2 et Tlemcen, avec : «Féminisme et littérature maghrébine : histoire d’une révolte».
Enfin, le programme du premier jour s’achèvera par l’intervention en visioconférence de la sociologue Sophie Bretesché (IMT Atlantique, LEMNA, Nantes, France), à savoir : «Mettre en récit les épreuves contemporaines du travail : l’exemple de l’Odyssée des mondes sociaux du travail».
Le lendemain, jeudi 26 septembre, ce sera au tour de Mansour Kedidir de modérer la 3e séance intitulée : «La littérature au prisme des interactions sociales et de l’imaginaire».
Dalila Samai-Haddadi, psychologue de l’université Alger 2, parlera alors de «Littérature et psychologie», Mehdi Larbi, sociologue de l’université Ibn Khaldoun de Tiaret de «Identité culturelle et changement social.
Réflexions sociologiques à travers Le Fleuve détourné de Rachid Mimouni», Amel El Bachir, littéraire de l’université Oran 2 : «Du roman algérien contemporain au prisme des représentations sociales», Nadjette Ouamane, littéraire de l’université de Biskra : «L’impact des récits littéraires sur les imaginaires sociaux et la construction des savoirs», Aicha Cheded, littéraire de l’université Oran 2 : «La littérature et les sciences sociales au service du sens d’une œuvre» et Hanane El Bachir, littéraire de l’université Oran 2 : «Des sciences des textes littéraires et les sciences sociales : entre interdisciplinarité et confrontation des imaginaires».
Notons enfin que le comité scientifique en charge de ce colloque comprend le professeur et sociologue Mohamed Mebtoul, la doyenne de la faculté des langues étrangères de l’université Oran 2 Bouayed-Hamidou Nabila, la sociologue affiliée au GRAS Aicha Benabed, le politologue et écrivain Mansour Kedidir, le sociologue Tayeb Kennouche et enfin l’écrivain et essayiste Rabeh Sebaa.