L’exploration et l’exploitation minière sera au centre de la journée scientifique prévue en décembre à l’initiative de la faculté des sciences de la terre et de l’univers de l’université Oran 2. Une occasion pour mettre en avant le potentiel national dans ce secteur notamment en ce qui concerne les terres rares considérées comme «un substitut énergétique» à potentiel économique indéniable pour l’avenir.
C’est l’intitulé de l’une des conférences prévues au programme avec «le potentiel des minéralisations liées au magmatisme dans l’Oranie», «le potentiel minier du massif des Eglab (dorsale Reguibet du Sud-Ouest algérien)» et d’autres portant sur «le risque de pollution minière industrielle et son impact sur l’environnement» ou, plus générale, sur «le changement climatique et le stresse hydrique».
Pour Abbes Sebane, doyen de la faculté, l’université qui s’inscrit dans les nouvelles orientations concernant le rapprochement avec le monde de l’économie et de l’industrie est appelée à modifier son mode de formation pour offrir aux étudiants de meilleures opportunités d’emploi via un enseignement novateur, performant et de qualité y compris dans un domaine comme celui de la géologie.
Celui-ci l’est déjà d’une certaine façon de par son ancienneté (la filière est enseignée à Oran depuis 1967, c’est-à-dire avec la création de l’université d’Oran) mais aussi de par sa renommée avec des recherches sur le terrain et des découvertes qui ont eu un écho mondial. «Nos cadres géologues ont tous les moyens intellectuels pour intervenir dans le secteur minier notamment dans la modernisation de la cartographie minière et dans l’établissement d’un inventaire minier détaillé», explique-t-il dans l’argumentaire de ce colloque.
Parmi les gisements en début d’exploitation, certains se situent directement en amont d’une industrie déjà mise en place et le meilleur exemple en est le fer de Gara Djebilet (wilaya de Tindouf) dont l’exploitation a commencé en juillet et qui peut, rappelle-t-on ici, contribuer à l’approvisionnement et au développement de l’industrie métallurgique nationale. Pour ne citer que cet exemple-là, le complexe algéro-turc «Tosyali» implanté à Bethioua n’a pas cessé d’étendre ses activités et a donc grandement besoin de ce minerai.
Parmi les projets qui ne sont qu’en cours de lancement, celui des terres rares (17 éléments dans le tableau périodique de Mendeleïev) est également cité et l’exemple est intéressant à plus d’un titre car il peut lui aussi, comme l’est l’industrie pétrochimique par rapport au pétrole, se situer en amont d’une industrie à forte valeur ajoutée pouvant être développée. Parmi les multiples usages, beaucoup sont en rapport avec la haute technologie ce qui place ces ressources au top des richesses minières stratégiques et d’avenir et donc à ne pas gaspiller.
Voitures, téléphones portables et d’autres produits électroménagers ainsi que plusieurs autres domaines, y compris dans la production d’énergie dite verte, utilisent des composants à base de terres rares. Sinon, hormis cet exemple précis, il faut savoir que de manière générale, la faculté d’Oran assure depuis trois ans un master en géologie minière. A titre illustratif, deux de ses étudiants ont été envoyé au Hoggar pour préparer un mémoire, un travail de prospection et d’exploration pour suivre les indices confirmant l’existence de tel ou tel métal ou minéral. En termes de richesses minières prouvées, le gisement aurifère du Hoggar fait partie des projets en cours de lancement cités par le doyen de la faculté et ses collaborateurs.
Une richesse pure mais d’autres gisements entrant dans diverses industries conventionnelles sont également évoquées dans le sens d’une diversification des richesses et c’est le cas, en dehors des terres rares, de la bentonite notamment pour l’étanchéité, de la diatomite utilisée entre autres comme abrasif, absorbant ou filtre et de baryte ou barytine (Médéa) à large éventail d’usages allant de l’industrie pétrolière à la joaillerie.
Toute production minière implique un impact sur l’environnement et cette problématique est prise en compte dans le programme du colloque en question devant être suivi, quelques mois plus tard, par un autre, plus académique concernant les quatrièmes journées nationales de géologie. A noter que la faculté des sciences de la terre et de l’univers est dotée, hormis GEOREN (Géo-ressources, environnement et risques naturels), d’une demi-douzaine de laboratoires employant une cinquantaine de chercheurs.