Université Badji Mokhtar d’Annaba : Un enseignant porte plainte contre l’administration

15/01/2025 mis à jour: 16:57
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Un nouvel épisode vient de s’ajouter à la controverse entourant le professeur Noureddine Aouf, spécialiste en chimie et ancien directeur du Laboratoire de Chimie organique appliquée (LCOA) à l’Université Badji Mokhtar d’Annaba. 

Ce dernier a récemment déposé une plainte au niveau du tribunal administratif d’Annaba contre l’université, accusant le recteur de bloquer délibérément sa candidature au titre de professeur émérite. Le professeur réclame, en effet, deux documents essentiels pour son dossier : une attestation de travail et une attestation de bonne conduite. Ces pièces, selon lui, sont systématiquement refusées par le recteur sous prétexte qu’il aurait une sanction disciplinaire. 

Dans sa requête dont la rédaction détient une copie, le professeur Aouf souligne que cette situation l’empêche de prétendre à un titre qu’il estime «mériter au regard de ses 43 ans de carrière et de ses contributions significatives à la recherche scientifique, notamment à travers ses 90 publications de rang A et un indice H de 23». Le différend entre le professeur Aouf et l’administration universitaire ne date pas d’hier. Il prend racine dans une sanction disciplinaire remontant à 2023, un blâme infligé à la suite d’un différend avec une collègue. Le professeur conteste cette sanction, arguant que la plaignante s’était rétractée avant toute procédure disciplinaire, ce qu’atteste un document qu’il a produit à l’appui de sa plainte. 

Par ailleurs, le professeur dénonce plusieurs décisions qu’il qualifie d’«arbitraires», notamment, le refus de financement pour une mission scientifique à Marseille, malgré un dossier validé par le vice-recteur, la suspension des formations doctorales au sein du LCOA depuis 2022 et le rejet de la nomination d’une collègue à un poste de responsabilité, en dépit d’avis favorables des instances universitaires. En portant cette affaire devant la justice, le professeur Aouf espère non seulement faire valoir ses droits, mais également attirer l’attention sur des pratiques administratives qu’il considère «contraires à l’éthique universitaire». Cette situation met en lumière des «dysfonctionnements dans la gestion des carrières académiques et pose la question de la transparence  dans les procédures administratives au sein des établissements d’enseignement supérieur ».


Ayant désespéré d’une intervention du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour remettre les pendules à l’heure, Pr Aouf a eu recours à la justice pour recouvrer ses droits. 

A vrai dire, cette affaire suscite des débats animés au sein de la communauté universitaire et soulève un enjeu de taille : comment garantir justice et reconnaissance pour des carrières universitaires marquées par l’excellence et la dévotion ? A suivre…                                                               
 

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