Unité motocycles de la wilaya d’Alger : Traquer les points noirs de la cité

08/01/2024 mis à jour: 20:00
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Un dispositif adopté récemment par les services de la wilaya d’Alger - Photo : D. R.

Déterminé et mobilisé sur les questions d’hygiène sécurité et de préservation de nos espaces de vie, l’exécutif de la wilaya d’Alger a mis en place un dispositif mobile pour signaler les tares, vices et autres manquements relevés dans le milieu urbain dans son ensemble. Ce dispositif ou cette unité s’appuie sur des brigades de motocycles mobiles présentes sur le territoire des 14 circonscriptions administratives (CA) que compte la wilaya.

Soucieux d’améliorer le cadre de vie du citoyen, et dans une optique conceptuelle où l’expansion démographique sollicite une urbanisation exponentielle, l’exécutif de la wilaya d’Alger a mis en place des mécanismes d’hygiène, de salubrité et de gestion urbaine qui se résument dans la création d’une brigade de motocycles, destinée à signaler les points noirs et les zones critiques qui affectent tout ce qui a trait à la gestion urbaine, que cela soit dans le domaine relevant de la voirie, de l’assainissement, ou celui des dépotoirs anarchiques et autres décharges sauvages….

Et Dieu seul sait que les points noirs qui salissent et enlaidissent notre milieu urbain sont légion. Créée en mai 2022, l’unité motocycles de la wilaya d’Alger vient de se doter de 19 autres motocycles, portant le nombre à 33 répartis. Scindée en deux brigades, l’unité motocycle sillonne la géographie des 14 circonscriptions administratives de la wilaya pour circonscrire les zones critiques en matière de salubrité publique et tous les volets propres à la gestion urbaine.

«Le rôle de l’unité motocycle est de relever les anomalies constatées ici et là à tout ce qui a trait à la voirie, l’assainissement, la signalisation, les dépotoirs anarchiques, les décharges sauvages, le suivi de la collecte des déchets ménagers, l’éclairage public, l’insuffisance ou l’état des bacs à ordures», dira Abdelali Berkani, le responsable du l’unité brigade mobile, qui tient à faire savoir qu’ -«une troisième brigade sera bientôt à pied d’œuvre pour relever les point critiques constatés au niveau des cimetières».

Une cellule technique, de surveillance et de suivi est mise en place à cet effet. «On assure au niveau de ce pôle, explique le chargé de l’unité, une exécution efficiente et coordonnée des opérations sur la base des données générées par les contrôleurs sur le terrain», précisant a priori qu’«une feuille de route est établie pour cibler d’abord les priorités, les compiler puis les analyser avant de les traiter».

Un ingénieur en technologie est chargé, tient-il à noter, de suivre la mission dévolue aux motocycles sur le terrain grâce à un système de géolocalisation permettant de surveiller et de gérer en temps réel le bon fonctionnement des opérations.

Sur la base d’un bilan dressé, la cellule technique mise en place, qui reste à bien des égards, l’œil du wali, a visiblement donné ses fruits.

Durant l’année 2023, les agents de l’unité motocycle, qui avaient «balayé» les 14 CA de la wilaya, avaient signalé plus de 12 500 points noirs, dont 9450 ont été traités, soit un taux de traitement de 70%, selon M. Berkani, qui n’a pas tenu à trop s’étaler sur les anomalies ciblées, allant des déchets et assainissement dans les milieux urbain, forestier et balnéaire aux oueds – la wilaya d’Alger en compte 104 – congestionnés par les gravats ou  envahis par des masures, jusqu’aux axes autoroutiers, les espaces verts et autres sites touristiques, pour ne citer que ces domaines.

Le reste des points noirs non encore traités, soit les 30%, requièrent du temps et des moyens appropriés, fait-il remarquer en filigrane.

«Il y a aussi des zones et des itinéraires spécifiques, un service public sur lequel on est appelé à intervenir», souligne le responsable de l’unité motocycle qui, avec sa jeune équipe de contrôleurs sur le terrain, qu’accompagne une cellule technique dynamique via la géolocalisation, ne ménagent, certes, aucun effort pour mener à bien la mission qui leur échoit.

Mais une interrogation nous interpelle, toutefois : les anomalies et autres points noirs, relevés par les unités motocycles et sitôt traités, ne reconquéraient-elles pas derechef le milieu urbain ?

En d’autres termes, si la besogne de l’unité motocycle se révèle payante dans le temps zéro, ne serait-elle pas sapée par d’autres acteurs (collectivités locales, entreprises, société civile…) agissant dans l’espace urbain avec ce manque criant d’incivisme qu’illustrent des réflexes en porte-à-faux avec l’écoresponsabilité ?

Aussi, pour plus de performance sur le terrain, l’exécutif de wilaya ambitionne à hisser l’unité en Epic. Encore faut-il que son rôle ne se mue pas dans la mission qui ne nous rappelle pas moins le Rocher de Sisyphe. 
 

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