Le congrès extraordinaire de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) se tiendra les 23 et 24 juillet. La date a été fixée après un vote à l’«unanimité» au sein de la commission nationale de préparation du congrès, qui s’est réunie jeudi dernier à l’Institut national de recherche et d’études syndicales (INERS), dans la commune d’El Achour, à Alger, a indiqué un communiqué de l’UGTA rendu public hier.
Ce congrès extraordinaire sera précédé de conférences régionales qui auront lieu les 20 et 21 juillet. Ces conférences se tiendront dans quatre régions qui sont à désigner «ultérieurement», précise le même communiqué.
La représentation des femmes et des jeunes est prise en compte par la commission nationale de préparation du congrès. L’UGTA a appelé à «une adhésion massive afin de réussir ce congrès décisif pour l’avenir de cette organisation syndicale» en faisant montre d’«engagement», de «discipline» et de «sens des responsabilités».
Ce rendez-vous organique interviendra plus de cinq mois après la démission du secrétaire général, Salim Labatcha, annoncée dans un communiqué diffusé le 5 mars dernier. Au-delà des «problèmes de santé» invoqués, le départ de Labatcha de la direction de l’UGTA était prévisible en raison des tensions et de la colère qui régnaient au sein de cette organisation syndicale. Plébiscité à la tête de l’UGTA lors du 13e congrès tenu en juin 2019 dans un contexte marqué par un profond malaise interne, M. Labatcha n’a pas su, de l’avis de nombreux observateurs, resserrer les rangs et remettre en ordre de bataille la plus ancienne et la plus grande organisation syndicale du pays.
«Dépassements et désordre»
Dans une interview publiée le jeudi 13 juillet dans le quotidien arabophone El Khabar, Amar Takdjout, qui est revenu à la tête de l’union de wilaya d’Alger en mars dernier, a estimé qu’il y a eu beaucoup d’«abus» et d’«anarchie» au sein de l’UGTA au cours de ces vingt dernières années, qui ont conduit à la marginalisation et l’isolement de cadres et de responsables syndicaux légitimes. «Les dépassements étaient nombreux et le désordre dans la gestion était encore plus grand, et ce, au point où la justice n’arrivait plus à statuer sur des conflits internes», a-t-il relevé, affirmant que ce désordre dans la gestion a provoqué «des catastrophes» dans la «maison UGTA» mais aussi des «victimes» de règlements de compte.
Pour lui, le congrès extraordinaire sera celui du rassemblement pour reconstruire l’UGTA sur de nouvelles bases saines et lui redonner la place qui lui sied.
La refondation de l’UGTA passe inéluctablement par l’élection d’une direction légitime et volontariste, capable d’agir sur les facteurs endogènes et exogènes en vue de rendre l’organisation plus forte pour défendre au mieux les intérêts moraux et matériels des travailleurs. Et par-delà contribuer à l’essor de l’économie nationale dans un monde de plus en plus concurrentiel.