Union européenne : Un casting essentiellement féminin aux postes-clés

20/07/2024 mis à jour: 01:32
AFP
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Ursula von der Leyen, ancienne ministre allemande, a été reconduite pour un second mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne

Reconduite à la tête de la Commission jeudi, Ursula von der Leyen n’est pas la seule femme dans les hautes sphères de l’Union européenne, dont le corps dirigeant s’est féminisé. Tour d’horizon des personnalités, quatre femmes et un homme, déjà ou prochainement aux postes-clés de l’Europe des Vingt-Sept. 

Première femme à occuper la présidence de la Commission européenne, l’Allemande de 65 ans a obtenu, jeudi, la confiance de la majorité des eurodéputés pour cinq années supplémentaires à la tête de l’Exécutif européen. Adepte d’une communication millimétrée, l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel a su s’imposer pendant un premier mandat secoué par des turbulences, de la Covid à la guerre en Ukraine, et incarner la politique de l’UE, quitte à crisper. «VDL» s’est aussi forgée l’image d’une dirigeante à poigne lors du «sofagate», en protestant contre le comportement jugé sexiste du président turc et du président du Conseil européen la plaçant en retrait sur un canapé lors d’une visite en Turquie.


La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, qui a démissionné lundi, doit à son tour attendre l’aval du Parlement européen pour officiellement prendre les rênes de la diplomatie européenne. Le vote devrait avoir lieu à l’automne. A 47 ans, cette avocate de profession a été désignée par les Etats membres pour succéder à l’Espagnol Josep Borrell, lui-même ayant pris la suite de deux femmes, l’Italienne Federica Mogherini et la Britannique Catherine Ashton. Surnommée la «Dame de fer» à Tallinn, la fille de l’ancien commissaire européen, Siim Kallas, est une adversaire déterminée du Kremlin. Sous sa direction, le gouvernement estonien a enlevé de l’espace public des monuments de guerre datant de l’ère soviétique. Une fermeté qui lui a valu d’être placée par Moscou en février sur sa liste des personnes recherchées.


Roberta Metsola, patronne du Parlement

Soutien également très actif à l’Ukraine, la conservatrice maltaise Roberta Metsola, 45 ans, a largement décroché mardi, à Strasbourg, un second mandat de deux ans et demi à la présidence du Parlement européen. Portée à cette fonction début 2022, elle était alors la plus jeune à prendre la tête de l’assemblée. C’est la troisième femme à y accéder, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002). 

Sous son premier mandat, ébranlé par le scandale du Qatargate autour de soupçons de corruption d’élus, le Parlement européen a voté les législations environnementales du Pacte vert, des réglementations inédites imposées aux géants du numérique et le Pacte migratoire de l’UE. Fidèle à la position anti-avortement de son parti nationaliste maltais, Mme Metsola s’était néanmoins engagée lors de son accession à la présidence à défendre les positions officielles de l’institution et à «aller plus loin pour garantir et défendre les droits des femmes» et contrer les violences faites aux femmes. Des priorités qu’elle a de nouveau rappelées mardi. 


Sept mois après avoir démissionné de son poste de Premier ministre, le socialiste portugais Antonio Costa rebondit à Bruxelles, où il a été élu fin juin président du Conseil européen, l’organe qui définit les orientations et les priorités politiques de l’UE. Ce pragmatique et habile tacticien a prouvé qu’il était capable de mener des négociations difficiles. Comme en 2020, lorsqu’il contribue à convaincre le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban de ne pas bloquer le plan de relance européen post-Covid, crucial pour le Portugal. Le sens du compromis sera un atout précieux pour ce juriste de 63 ans, aux origines indiennes, à la tête du cénacle des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept. Il succèdera au Belge Charles Michel le 1er décembre.  


Christine Lagarde, garante de l’euro 

Première femme à prendre la présidence de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, 68 ans, est arrivée à Francfort en 2019, après avoir déjà été la première femme ministre de l’Economie française et la première directrice générale du Fonds monétaire international. Louée pour son sang-froid dans les tempêtes économiques, elle se distingue par sa position favorable à l’inclusion de la lutte contre le changement climatique dans la politique monétaire. Une idée qui ne fait pas encore l’unanimité dans le milieu des banquiers centraux, qu’elle côtoiera jusqu’à 2027, si elle va jusqu’au bout de son mandat de huit ans à la BCE. 

A mi-mandat, l’action de Mme Lagarde, dans un contexte inflationniste, était jugée médiocre par une majorité du personnel de l’institution, contrairement à ses prédécesseurs, selon une enquête interne du syndicat Ipso publiée en janvier. 

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