À quelques semaines d’élections législatives décisives, 57% de la population allemande se dit favorable à cette mesure voulue par le favori conservateur Friedrich Merz.
Une majorité d’Allemands semble désormais favorable à un durcissement de la politique migratoire. Selon un sondage commandé par le quotidien *Die Welt*, 57% de la population estime qu’il faudrait refouler les migrants clandestins à la frontière, y compris ceux demandant l’asile. Cette mesure est l’une des principales propositions de Friedrich Merz, leader conservateur de la CDU-CSU et favori des prochaines élections législatives. Le soutien à cette politique grimpe à 71% parmi les sympathisants de la CDU-CSU, du Parti libéral-démocrate (FDP) et de l’AfD, ces trois formations ayant voté ensemble pour la première fois sur une question liée à l’immigration.
Du côté des électeurs sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz, 52% se déclarent en accord avec cette proposition, tandis que les sympathisants des Verts et du Parti de gauche y sont majoritairement opposés, avec seulement 19% et 21% d’avis favorables. Plus globalement, 32% des sondés jugent que l’immigration est un sujet insuffisamment abordé, contre 31% qui estiment qu’il l’est trop et 29% qui considèrent qu’il l’est à un niveau adéquat.
Le débat s’intensifie alors que l’opinion publique est marquée par un fait divers tragique : un demandeur d’asile afghan sous le coup d’une obligation de quitter le territoire a tué un enfant de deux ans et son accompagnatrice scolaire à Aschaffenburg. Ce drame a relancé la question de la gestion des expulsions, un sujet que 44% des sondés trouvent encore trop flou dans le débat public.
Même les partis de gauche admettent des lacunes dans le système, notamment concernant l’accès aux soins psychologiques et psychiatriques, un enjeu souligné après qu’il a été révélé que l’auteur de l’attaque souffrait de troubles mentaux. De manière plus générale, 68% des Allemands souhaitent réduire l’accueil des demandeurs d’asile, alors que seuls 3% voudraient l’augmenter. L’immigration s’impose ainsi comme la principale préoccupation du pays, devant l’économie, la politique étrangère et la progression de l’AfD.