Une vague de chaleur est attendue cette semaine, selon les prévisions de Météo Algérie. C’est l’été qui semble pressé de planter son décor et la canicule avant l’heure. Le mercure devrait atteindre 38°.
Certains s’habillent déjà en tee-shirt et chemises à demi-manches. Au nord du pays, Tizi Ouzou sera la région la plus touchée avec +31° dès demain. Les wilayas de l’intérieur et du Sud seront les plus affectées par cette vague de chaleur, avec des températures qui atteindront les 38 degrés, voire 40 degrés vendredi, notamment dans la région Ouest.
Dans le Grand Sud, les températures dépasseront les 40 degrés. Elles atteindront les 42 degrés dans le centre du Sahara. Météo Algérie confirme que les «températures actuelles sont supérieures aux normales saisonnières, cela peut se produire pendant la période de transition entre les saisons».
Les médecins conseillent les personnes âgées et atteintes de maladies chroniques de boire beaucoup d’eau et de ne pas s’exposer au soleil. La chaleur a un effet immédiat sur l’organisme, dès les premières augmentations de température. Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc.).
Il peut cependant arriver que ces mécanismes de thermorégulation soient débordés et que des pathologies liées à la chaleur se manifestent, dont les principales sont les maux de tête, les nausées, les crampes musculaires et la déshydratation.
Cette situation va exacerber le stress hydrique observé actuellement dans tout le pays et ne manquera pas de créer des tensions entre tous les utilisateurs des ressources hydriques (concurrence entre les différents secteurs économiques et la demande domestique en eau potable). Les villes vont particulièrement souffrir au regard de plusieurs facteurs : faiblesse des îlots de fraîcheur (jardins), augmentation sensible des zones bitumées et utilisation de matériaux de construction non adaptés (béton).
Le réchauffement climatique est le principal défi du XXIe siècle et l’Algérie, comme d’autres pays, connaît une perturbation climatique indéniable. Cet épisode de températures estivales en avril ne peut s’expliquer sans changement climatique anthropique, car ce n’est pas quelque chose de ponctuel, mais on voit massivement comment au cours des dernières décennies, les épisodes chauds dominent les froids et chaque fois qu’ils arrivent plus tôt, ils sont plus fréquents, ils durent plus longtemps et sont plus intenses.
Toute l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) et même le pourtour méditerranéen, constituent aujourd’hui un «hot-spot» du changement climatique. Selon les experts du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), une hausse des températures de 2 à 3°C est attendue dans la région du Maghreb dans les prochaines années (projection pour l’année 2050).
Sur un siècle, la hausse pourrait atteindre 3 à 5°C. L’Espagne va connaître dans les prochains jours «des températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année», dignes de «valeurs estivales», a prévenu un communiqué de l’Agence météorologique espagnole (Aemet). Ces régions sont habituées à ces très fortes chaleurs, mais plutôt en plein cœur de l’été. Les autorités ne cachent plus leurs inquiétudes.
Ce pays va vivre cette semaine une vague de chaleur exceptionnelle pour cette période de l’année, avec des pointes à 40 degrés attendues en Andalousie (sud), alors que le pays connaît une sécheresse prolongée. L’Algérie a connu, ces dernières années, des phénomènes météorologiques extrêmes. Juillet 2009 et août 2012, le pays a été marqué par une intense canicule entraînant des conséquences négatives sur la gestion du territoire, la vie sociale et économique de la population.
De fortes chaleurs aux répercussions considérables, qui nécessitent une adaptation des populations et des activités. Avec cette chaleur, les risques d’incendies vont encore une fois augmenter. L’agriculture et ses rendements, l’économie, le tourisme, la biodiversité, les structures des bâtiments se trouvent directement menacés par l’intensification des sécheresses partout dans le monde.