Une famille, un logement

12/07/2023 mis à jour: 06:27
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Il n’y a aucun pays au monde qui a fait autant que l’Algérie dans le domaine du logement. Le constat a été rappelé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors des festivités du 5 Juillet. Une date qui marque le lancement par le Président d’un projet de 14 442 logements AADL à Alger. 

Le même jour, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Tarek Belaribi, annonce l’attribution de 150 000 logements à travers le pays. Il ne manque pas l’occasion pour rappeler que depuis 2020 jusqu’à ce jour, l’Etat a attribué 920 000 logements, toutes formules confondues. Soit presque un million d’unités en moins de 36 mois.

 Un chiffre énorme confortant les efforts consentis par l’Etat pour assurer le logement aux citoyens, chacun selon ses moyens. Ceci sans compter les millions d’unités réalisées et attribuées depuis le début des années 2000. Ce fait démontre que le secteur du logement reste l’une des priorités d’un Etat aspirant toujours à rendre bien réel le rêve que chaque famille nourrit en Algérie, celui d’avoir un logement. 
 

Pourtant, durant certaines époques où l’argent du pétrole coulait à flots, l’Etat avait tous les moyens pour satisfaire une demande, prenant avec les années les allures d’une montagne infranchissable à cause d’une croissance démographique galopante. Les décideurs avaient toutes les solutions possibles pour mettre fin à cette sempiternelle crise du logement, qui avait marqué des générations d’Algériens.

 Mais il était dit que la mauvaise gestion des dossiers de l’éradication des bidonvilles, du vieux bâti et des constructions précaires a été pour beaucoup dans l’aggravation des tensions autour d’une revendication sociale, longtemps exploitée par certaines parties pour en faire un commerce juteux. En dépit de tout ce qui a été réalisé et attribué, le logement social restera encore comme «un caillou dans la chaussure», pour reprendre une expression que les Algériens utilisent souvent pour décrire une situation gênante.

Malgré ces milliers de logements attribués, les couches défavorisées continueront à crier à l’injustice. Celle de se voir exclure des listes des bénéficiaires au profit de ce qu’on appelle communément «les indus bénéficiaires». Il suffit de faire le tour des nouveaux pôles urbains en Algérie pour s’en apercevoir. Une vérité qui a du mal à être cachée, puisqu’elle n’échappe ni aux walis, ni aux chefs de daïra, ni aux directeurs des OPGI. Des milliers de logements sociaux, attribués pourtant dans «la transparence», sont proposés à la location ou à la vente selon la célèbre formule qui n’existe qu’en Algérie, celle du «pas de porte». 

Il faut dire que les choses ne se font plus dans la clandestinité, mais sur les réseaux sociaux et par des annonces affichées, au vu et au su de tous les services de l’Etat et toutes les autorités dites «compétentes». Pourtant, l’Etat, par ses lois promulguées dans les journaux officiels de la République algérienne, a toujours interdit les transactions dans les biens qui lui appartiennent. Un logement social est toujours un bien de l’Etat, qui est dans l’obligation légale de le protéger. 

Ceci, bien sûr, si on veut bien assurer cette justice sociale, tant promise aux Algériens. Ceci dit, il est toujours permis de rêver pour qu’un jour, chaque famille en Algérie puisse avoir un logement, bien sûr, selon ses moyens. 

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