Une défaillance qui persiste dans les marchés d’alger : Fruits et légumes : le casse-tête de l’approvisionnement

18/07/2022 mis à jour: 02:38
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Les habitants de la capitale auront vécu une semaine avec des étals quasiment vides dans les marchés de proximité et les commerces des fruits et légumes. Comme à chaque fête de l’Aïd, les citoyens sont contraints de constituer des stocks pour éviter de se retrouver à court de certains produits. 

Cette fête de l’Aïd El Kebir n’a pas dérogé à la règle, suscitant beaucoup de dépit chez les chefs de famille. Pourtant le problème n’était pas celui de la disponibilité, mais plutôt une faille dans l’approvisionnement. «Il n’y a pas où acheter, les vendeurs de gros n’ont pas travaillé», nous dira le gérant d’un petit commerce des fruits et légumes au boulevard Mohammed V. Il n’y restait que les déchets, quelques pastèques et de petites quantités de fruits de saison, a-t-on constaté. 

Même dans des marchés couverts à grande affluence, tel que celui de Ferhat Boussaad (ex-Meissonnier), il n’y avait pas grand-chose. «J’ai été jeudi pour faire mes emplettes, il n’y avait que peu de choix et les légumes, qui dataient d’une semaine déjà, étaient dans un mauvais état», raconte un habitant, ajoutant s’être contenté d’acheter deux kilos de pomme de terre, préférant s’approvisionner en début de semaine, une fois une nouvelle marchandise sera proposée. Dans une ville de la taille de la capitale, la persistance de ce genre de dysfonctionnements est vécue difficilement par les citoyens. La plupart des habitants occupant des appartements n’ont pas suffisamment d’espace pour constituer des stocks d’une semaine. «Nous sommes à sept dans un F3. C’est exigu, je ne peux me permettre d’acheter en quantité», indique un père de famille. Si certains habitants avaient l’habitude d’acheter à leur retour du travail, durant les jours ayant suivi la fête de l’Aïd, ils ont dû changer leur habitude. «Je fais mes courses chez un vendeur de fruits et légumes pas loin de ma cité. Hélas, il est fermé depuis la veille de l’Aïd», dira, pour sa part, une maman employée d’une société privée, résidant au boulevard Krim Belkacem à Alger-Centre. Selon elle, pour s’approvisionner, elle a été jusqu’à Bab El Oued, là aussi, on n’avait pas beaucoup de choix, notamment à partir de 16h, à la sortie des travailleurs. 

Ainsi, malgré la forte activité commerciale dans les différentes communes de la capitale, les habitants se retrouvent pris en otages à chaque occasion, notamment concernant l’approvisionnement en fruits et légumes. Si certains pointent du doigt la mainmise de l’informel sur cette activité, d’autres estiment qu’à l’origine, le problème est le manque d’organisation des circuits de marché. Sinon comment expliquer que même les commerces et marchés légaux étaient aux abonnés absents ces derniers jours. Pour remédier à ce problème à l’avenir, certains commerçants proposent d’inclure les marchés de gros et autres intermédiaires et intervenants dans la permanence de l’Aïd, établie par le ministère du Commerce.

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