Une Algérie sincère !

21/02/2023 mis à jour: 06:57
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L’Algérie, par la voix de son Président, a décidé de consacrer un milliard de dollars au développement des pays africains par le biais de l’Agence algérienne de coopération internationale. L’annonce de cette décision a dû fortement perturber certains milieux hostiles à l’Algérie, notamment le makhzen, qui a toujours voulu faire de l’Afrique sa chasse gardée. Le Maroc a créé bien avant l’Algérie une agence de coopération internationale, en 1986, par le biais de laquelle il tentait d’amadouer les gouvernements africains et les faire adhérer à son projet expansionniste au Sahara occidental. Sauf que l’agence marocaine en question ne proposait rien de consistant en termes de projets, compte tenu de la faiblesse de son portefeuille, pour ne pas dire son indigence. De mini-projets ont été mis en place à la Sierra Leone, au Congo et au Soudan du Sud, mais sans grandes conséquences sur le développement des régions ciblées. Heureusement, cette politique de chantage déguisé adoptée par le makhzen n’a pas beaucoup fonctionné au niveau de la majorité des Etats africains. A la différence du royaume chérifien, l’Etat algérien est sincère dans son objectif d’apporter son soutien financier et même humain pour le développement social et économique de l’Afrique. La somme colossale consacrée par le président Abdelmadjid Tebboune à cet objectif en est la meilleure preuve. Il s’agit là d’un important investissement avec une forte valeur ajoutée à moyen et long terme, au bénéfice de l’économie nationale et de la diplomatie, qui a décidé de sortir de sa léthargie et réveiller le lion qui sommeillait en elle. En sortant le «gros chèque», l’Algérie a littéralement montré ses crocs à ses ennemis pour réduire leur influence sur la scène africaine et même internationale. Il ne s’agit pas pour l’Etat algérien de chercher à corrompre pour obtenir des appuis diplomatiques, mais de permettre aux Etats africains, loin de toute contrainte ou de tentative de chantage, de faire valoir le droit international et le respect des résolutions de l’ONU, parmi lesquelles la décolonisation du Sahara occidental et le droit de son peuple à l’autodétermination.

L’Algérie sait que le Maroc compte sur son allié israélien pour éventuellement conforter ses thèses auprès de beaucoup de pays africains. 40% du budget de l’agence israélienne de coopération internationale (Mashav) sont consacrés annuellement à l’Afrique avec la collaboration de l’Unesco et du PNUD. Israël s’est même incrusté comme membre observateur de l’Union africaine. Une de ses représentantes a cependant été exclue du Sommet africain qui vient de s’achever à Addis-Abeba. L’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud envisagent de proposer le retrait du statut d’observateur à Israël. Même si le «ver est dans le fruit», l’Algérie, avec l’aide de ses alliés dans le continent africain, est déterminée dorénavant à intervenir pour extirper les maux qui appauvrissent et mettent en danger le devenir des Etats. Un objectif soutenu récemment par Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, par le président américain, Joe Biden, et par de nombreux pays occidentaux. Bien entendu, l’Afrique et ses richesses sont l’objet de nombreuses convoitises.

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