La pénétrante Khenchela-autoroute Est-Ouest ne passera pas par le mausolée de Medghacen. La nouvelle est tombée à la veille de l’Aïd El Adha comme un cadeau pour les défenseurs du patrimoine et l’opinion publique soucieuse de l’intégrité de ce joyau de notre histoire, situé à 30 km au nord de la ville de Batna et datant du IIIe siècle avant notre ère.
Le département de Soraya Mouloudji a fini par dissuader le wali de Batna de poursuivre son projet de création d’une double voie passant à la tangente du monument. Une option fatalement nuisible, comme nous l’avons signalé dans une édition précédente, sachant que le mausolée est classé parmi les 100 monuments les plus en danger dans le monde par le WMF.
Finalement, un nouveau tracé a été décidé pour la route qui va s’éloigner de plusieurs centaines de mètres, permettant ainsi de dégager un périmètre important autour du mausolée, celui-là même où se trouvent des sites funéraires millénaires qui restent à protéger et à fouiller. Le Medghacen est classé parmi les 100 grands monuments les plus menacés dans le monde par l’organisation non gouvernemental World Monuments Fund. C’est le symbole de la nation porté sur le nouveau billet de 2000 DA.
Par ailleurs, en février 2021, le gouvernement, par le biais de son ministre de la Culture, avait annoncé la reprise du projet de réhabilitation du mausolée numide avec un projet intitulé Programme de recherche, d’études et de travaux de restauration et de mise en valeur du mausolée Imedghassen, Batna, Algérie (Preti). Un projet pour lequel le gouvernement avait mobilisé un budget de 150 millions de dinars pour reprendre les opérations. A quoi s’ajoutent
500 000 de dollars octroyés par l’ONG internationale World Monument Fund (WMF) qui montre un grand intérêt pour l’opération, en plus de l’ambassade des Etats-Unis dans le cadre des relations algéro-américaines.
Le projet qui couronne des efforts titanesques de l’association des Amis du Medghacen et de cadres attachés à la sauvegarde et à la mise en valeur de notre patrimoine national, connaît cependant des blocages inexplicables, notamment le refus d’installer le Comité de pilotage (Copil), le plus important des instruments du Preti, marginalisé, absence de visibilité concernant le financement algérien du projet, et absence de visibilité sur l’ensemble du programme, malgré les accords des différentes parties, est-il écrit.