Un phénomène souvent impuni : Des espaces publics altérés par des couches de graisse

25/08/2022 mis à jour: 17:39
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Photo : D. R.

Un phénomène qui devient de plus en plus visible, même au centre-ville, bien que l’espace public soit régi par des lois.

Dans différents endroits et quartiers d’Alger, des individus appliquent grossièrement de la graisse sous prétexte de refouler les groupes de personnes qui s’y installent et portent atteinte à leur quiétude.

Un phénomène qui devient de plus en plus visible, même au centre-ville. Au niveau de la bouche du métro, située près du portail de la fac centrale, une partie d’un mur a été arrosée de couches de graisse, afin d’empêcher que les gens s’y assoient et ainsi dérangeraient les habitations alentour.

La matière noire et salissante apposée a duré plusieurs mois sur ce passage très fréquenté du centre de la capitale. Ce n’est que dernièrement que les services concernés ont tenté de le nettoyer, il n’empêche que les traces de la graisse sur le carrelage sont visibles et portent un sérieux préjudice à ces lieux.

Un peu plus loin, soit à la rue Larbi Ben M’hidi, le mur et la porte d’entrée d’un immeuble sont complètement altérés par de grandes quantités de graisses.

Cet acte inacceptable a été justifié par les désagréments causés par notamment les vendeurs illégaux qui occupent les lieux et dérangent ainsi l’accès au bâtiment. Mais au lieu de signaler ce problème aux services de sécurité, des individus s’arrogent le droit, en toute impunité, de transgresser la loi sur la gestion de l’espace public.

Défiguration

Une pratique qui ne connait aucune limite, au point de défigurer une belle porte en bois massif, datant de plus d’un siècle. Les exemples en question ne sont que la partie émergée de l’iceberg, puisque des actes pareils ont légion à travers plusieurs quartiers.

Ces méfaits sont commis sans que leurs auteurs ne mesurent les conséquences de leurs actes. Pourtant, ces pratiques sont explicitement punies par la loi. En fait, le phénomène est tel, que la Gendarmerie nationale sur sa page «Tariki» en parle dans une publication.

Elle affirme que «le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’un dérapage irresponsable altérant les voies publiques avec des matières nocives». Il est aussi précisé que le code pénal dans son article 462 stipule une amende de 8000 à 18 000 DA contre les auteurs de ces actes, comme ils sont passibles d’une peine d’emprisonnement de trois jours.

Faut-il toutefois préciser que les rassemblements parfois suspects de vendeurs de drogue ou de jeunes qui se permettent des insultes et des insanités jusqu’à des heures avancées de la nuit poussent certains résidents à réagir de cette manière.

C’est d’ailleurs l’explication donnée par de nombreuses personnes qui ont réagi à la publication Facebook de la Gendarmerie nationale. Mais bien d’autres personnes avaient appelé à appliquer la loi et trouver des solutions de fond aux désagréments à l’origine de ces actes inacceptables.

Dans les nouvelles cités, des citoyens se plaignent de certains comportements qui portent atteinte à la quiétude de leurs familles, notamment la nuit. «Il est impensable de régler un mal avec un autre», estime un citoyen de la commune d’Alger-Centre, ajoutant que «les résidents avaient la possibilité de faire une pétition et l’adresser aux services de sécurité». Faute de quoi, en croyant bien faire, ces personnes risquent de se retrouver dans le collimateur de la justice.           

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