Pour la première fois en Algérie, un laboratoire pourra mesurer les contaminants dans l’huile d’olive et délivrer des certificats «zéro résidu». Il est en phase d’installation. Les producteurs pourront aller à la conquête des marchés en disposant de ce nouvel atout -maître qui constitue un «courant porteur» dans la consommation mondiale de l’huile d’olive.
Le Pôle Soummam du PASA (programme d’appui au secteur agricole en Algérie) a lancé le chantier d’aménagement de ce laboratoire oléicole de référence nationale à l’ITAFV (Institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne) de Sidi Aich à Béjaïa le 4 août dernier.
La mise en place d’un système d’analyses ambitieux permettra à tous les acteurs de la filière, selon Olivier Rives, chef de projet PASA-PS du Pôle Soummam, présent à côté de plusieurs autres cadres du secteur agricole lors de la cérémonie du premier coup de pioche, «de disposer d’une palette complète d’analyses pour consolider leur présence sur le marché Algérien et pour conquérir les marchés éloignés». «Nous surveillons toutes catégories d’analyses qui permettront à tous les producteurs de disposer d’analyse pour consolider leur position aux marché national et international», explique le même responsable.
En d’autres termes, faire passer son huile d’olive par un laboratoire d’analyses pour un positionnement meilleur sur le marché. Le passage au labo reste tout de même un choix.
A ce jour, les travaux avancent bien. La phase de démolition de certaines bâtisses sur les lieux est achevée et la construction est entamée, selon Olivier Rives. Un appel à candidature est lancé pour une assistance technique pour finaliser la liste des équipements du laboratoire.
Quatre laboratoires vont être ainsi édifiés dans un grand ensemble cohérent au cœur de la zone de production et à proximité de la nouvelle autoroute permettant l’accès à tous les mouliniers du pays.
Choix
Le premier laboratoire réalise les analyses de base (acidité et peroxydes), le deuxième concernera les phénols, le troisième pour les contaminants et enfin un laboratoire moderne d’analyses sensorielles qui permet de réaliser la dégustation scientifique et le classement des meilleures huiles.
Il est également question dans le même projet de lancer un laboratoire d’analyses d’huiles végétales, inscrit dans une démarche d’accréditation, auprès de l’organisme national d’accréditation ALGERAC, selon toujours Olivier Rives. Le seul laboratoire accrédité peut accéder à l’agrément par le Coi (Conseil Oléicole International) du laboratoire et à d’autres certifications ultérieures comme les IG, Labels, AB, global gap…
D’ailleurs la semaine prochaine, il est question à l’INRA de mettre en place les 60 conseillers déjà sélectionnés dans 8 wilayas et de les former encore sur les 34 référentiels créés (en amont et en aval) et de les équiper des moyens de manière à permettre aux producteurs de les repérer avec le système de géolocalisation plus facilement. Une évaluation de temps réelle est en effet ciblée, selon notre interlocuteur.
Le programme PASA déploie un grand nombre d’activités au service des 50 000 oléiculteurs et des 1000 moulins de la zone-projet qui couvre les wilayas de Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou. Ce programme financé par l’Union européenne, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture MADR, intervient avec une dizaine d’experts et 60 conseillers en appui conseil dans les vergers et les moulins de la zone étendue récemment à huit wilayas.
Parmi les activités stratégiques, le PASA-PS soutient l’Institut technique de l’arboriculture ITAFV et l’INRAA, ainsi que les partenaires professionnels pour la conquête de la qualité des huiles d’olive d’Algérie.
Nassima Oulebsir
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