Un janvier à Taghit : Les larmes des graveurs du Néolithique

13/01/2025 mis à jour: 09:39
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l La presse nationale avait pourtant déjà signalé, à maintes reprises, les dégradations des arts rupestres du magique Sahara. Visiblement sans convaincre. Taghit était jadis un ksar oasis, source cristalline où se désaltéraient les caravaniers, et est réputée pour son site de gravures rupestres, datant entre 4000 et 5000 ans avant notre ère.
 

Direction Zaouia Tahtanya. Entre sable et palmiers, deux lacs limpides sortis des entrailles de la terre. Au bout du chemin, des roches noirâtres en étages. Certaines, tel sur un tableau, des gravures représentant des animaux – éléphants, lions, gazelles, antilopes, chevaux... – et des scènes de vie, ont été dégradées, outragées par des agités, dont les têtes sont habitées par les démons. C’est pourtant une attraction touristique prisée. Que vont-il penser ces touristes venus par-delà les mers ? Question ultime : ce vandalisme est-il un signe d’irresponsabilité ? C’est pire, une «gravure» de l’ignorance de cerveaux asséchés. 

Car l’irresponsable  suppose leur valeur et laisse aller ; il s’en fiche ! L’ignorant ne sait pas l’importance de ces œuvres millénaires d’artistes de l’aube de l’humanité. Et quand l’irresponsable et l’ignorant s’accouplent et explosent, il y a création d’un trou noir... de la culture des biens de notre histoire. 

La clameur du désert est aujourd’hui faite de larmes des graveurs du Néolithique. L’amertume du temps. La protection du patrimoine est une affaire d’Etat, une question cruciale, face aux tentations révisionnistes géographiques. 

Correspondance particulière  Fayçal Ben Medjahed

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