Un début de printemps plutôt estival : Hausse exceptionnelle des températures

08/04/2024 mis à jour: 02:05
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Photo : D. R.

En réponse à l’augmentation des risques climatiques extrêmes, l’Office national de la météorologie (ONM) a développé un système d’alertes précoces, les «Bulletins météorologiques spéciaux» (BMS) et la carte de vigilance. Les Algériens devront s’habituer à des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, longs et intenses ces prochaines décennies.

La hausse des températures en ce début du mois d’avril se poursuit où une alerte pour la canicule a été lancée par l’Office national de la météorologie. Les températures élevées qui persistent dans tout le pays suscitent des préoccupations quant à l’impact sur la santé et le bien-être des habitants.

Des températures record ont été enregistrées, hier, dans les régions concernées par «l’alerte jaune canicule». 13 wilayas ont été concernées : Annaba, Skikda, Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger, Blida, Tipasa, Aïn Defla, Chlef, Relizane, Mostaganem, Mascara et Sidi Bel Abbès. Alors que le printemps s’installe timidement, l’Algérie se retrouve confrontée à des conditions climatiques qui défient les attentes saisonnières.

Les habitants constatent un écart considérable par rapport aux normales météorologiques habituelles. Cette situation soulève des préoccupations majeures quant aux conséquences à court et long termes sur l’écosystème, l’agriculture, l’économie et la santé publique.

Ces deux derniers jours, le temps a été principalement ensoleillé et chaud sur l’ensemble du territoire. Les températures ont oscillé entre 31 et 38 degrés Celsius dans les zones côtières, offrant un climat plutôt estival. Les régions intérieures ont enregistré des températures entre 29 et 35°C.

Cette hausse des températures impacte non seulement le confort des habitants, mais elle met également en péril la sécurité des personnes vulnérables, notamment les personnes âgées, les enfants et les malades. Le retour de la chaleur fait craindre la persistance du manque de pluviométrie qui frappe le pays depuis plusieurs années.

L’Algérie est, en effet, durement impactée par le «réchauffement climatique» et le «stress hydrique», mettent en exergue les spécialistes du climat. Le pays fait face à la hausse des températures et au recul des précipitations. Au fil des années, les signes alarmants se sont multipliés.

Les températures grimpent de manière inexorable de saison en saison. Les précipitations, quant à elles, se font de plus en plus rares, laissant les terres arides et les nappes phréatiques insuffisamment alimentées, qui s’épuisent et nécessitent des forages toujours plus profonds.

Les conséquences de cette crise climatique sont désastreuses et se font ressentir dans tous les aspects de la vie quotidienne des Algériens. L’agriculture, pilier économique de nombreuses régions, est particulièrement impactée. Les agriculteurs luttent pour maintenir leurs moyens de subsistance. Les ressources en eau, déjà limitées, sont mises à rude épreuve.

BMS et carte de vigilance

En réponse à l’augmentation des risques climatiques extrêmes, l’Office national de la météorologie a développé un système d’alertes précoces, les «Bulletins météorologiques spéciaux» (BMS) et la carte de vigilance.

Il s’agit, grâce à ces outils, de mieux pouvoir anticiper les moyens à mettre en œuvre, suite à une annonce précoce d’une crise majeure et d’assurer un suivi et une meilleure gestion de la crise.

Les BMS sont généralement diffusés à l’avance pour permettre aux autorités et au grand public de se préparer et de prendre les mesures nécessaires pour se protéger. Ils fournissent des prévisions météorologiques spécifiques concernant la localisation, l’intensité et la durée des phénomènes dangereux, ainsi que des conseils et des recommandations sur la conduite à adopter face à ces situations.

La carte de vigilance est un outil visuel complémentaire qui permet de représenter de manière synthétique les différents niveaux de vigilance météorologique sur l’ensemble du territoire. Ainsi, les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles.

Ils prennent la forme d’une augmentation des températures moyennes saisonnières, d’une baisse de la pluviométrie, de l’exacerbation du stress hydrique et de l’augmentation de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes (inondations, vagues de sécheresse).

Les Algériens devront s’habituer à des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, longs et intenses ces prochaines décennies. Ces effets auront des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire et l’approvisionnement en eau potable, dégradant non seulement la qualité de vie des citoyens mais également l’économie du pays. La mise en place de mesures d’adaptation devient urgente.

Avec l’augmentation des températures moyennes, l’Algérie a été confrontée à l’amplification des vagues de chaleur ou canicules depuis les années 2000, ces phénomènes extrêmes s’expriment de plus en plus fortement en intensité et en fréquence en zone côtière, comme à l’intérieur du pays.

En cette période de jeûne, il est recommandé de rester dans des endroits frais autant que possible, en utilisant la climatisation, les ventilateurs ou en restant à l’ombre et limiter les activités extérieures pendant les heures les plus chaudes.

Il est important de prendre des précautions supplémentaires face aux fortes chaleurs. Pendant les longues heures sans nourriture, ni boisson, le corps est davantage vulnérable aux effets néfastes de la chaleur. 
 

 

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