Un chaos américano-israélien

25/09/2024 mis à jour: 16:09
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558 morts. C’est le prix qu’a payé lundi le peuple libanais au besoin de sang des dirigeants israéliens. Les femmes et les enfants du Liban, déjà meurtri par les agressions israéliennes récurrentes, subissent à nouveau les pulsions sanguinaires de Netanyahu.

 Celui-ci a trouvé là un nouveau moyen de faire oublier quelque peu Ghaza et les otages israéliens du 7 octobre, en détournant l’attention de la communauté internationale vers une autre partie du Moyen-Orient. Dans toutes ses aventures criminelles, Israël est assuré de trouver une complicité sans équivalent dans le monde auprès des Etats-Unis, surtout avec un Joe Biden qui se vante d’être «le premier président américain sioniste». 

Dans cette nouvelle conflagration au Proche-Orient, les Etats-Unis sont entrés directement en cobelligérance aux côtés d’Israël contre un peuple démuni, auquel il ne reste que «la feuille de vigne», pour reprendre le défunt Yasser Arafat. Outre un pont aérien unique en son genre entre les Etats-Unis et Israël via le Maroc (aucun pays européen n’a accepté que des avions de l’US Air Force chargés de munitions survolent son territoire) et l’envoi dans la zone de guerre d'une armada américaine avec ses porte-avions et ses bateaux de guerre avec leurs bombes intelligentes de 1000 kg, Washington contribue directement à la protection de l’espace aérien israélien avec ses missiles sol-air contre la puissance de feu du Hamas et du Hezbollah. 

L’Amérique s’enfonce davantage, et de plus en plus après le 7 octobre, contrairement aux pays européens qui, comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, avaient soutenu «le droit d’Israël à se défendre» mais qui ont fini par se calmer en voyant que l’armée israélienne se livre à un véritable génocide et à des crimes de guerre contre le peuple palestinien. Aujourd’hui qu’Israël a déplacé grandement ses bombardements contre le malheureux Liban, les Etats-Unis qui, pourtant, ont tendance à jouer les gendarmes du monde et à condamner les agressions contre les peuples démunis, se contentent d’observer le développement de la guerre et d’appeler «à la retenue». Ils se bornent à lire les rapports de leurs diplomates mais ne laissent même pas entrevoir la possibilité d’exercer des pressions sur Israël pour arrêter son agression contre les Libanais. 

Preuve en est que leur engagement est total aux côtés des Israéliens, ils ne tiennent même pas compte des mises en garde des Nations unies, qui ne cachent pas leur crainte d'une généralisation de la guerre à tout le Moyen-Orient. Ils auraient pu retenir les ardeurs guerrières et criminelles des dirigeants de Tel-Aviv qui, pourtant, n’ont pas caché leurs projets. «Je travaille à la désescalade au Liban», s’est contenté de dire Biden. 


Le Premier ministre israélien espère prolonger la guerre jusqu’aux élections américaines et une possible victoire de Donald Trump qui, s’il gagne, espère-t-il, donnera d’autres moyens militaires à Israël pour dominer tous les peuples de la région et, surtout, rayer de la carte les Palestiniens. Jamais dans ses discours Netanyahu n'emploie le mot «paix». Il ne parle que de guerre, de domination, de supériorité totale sur les peuples de la région. La guerre arrange ses affaires, s’il est écarté du pouvoir, il ira directement en prison. Lui et sa femme sont impliqués dans des malversations financières. La justice israélienne, qu’il a tant cherché à neutraliser, attend la première occasion pour le coffrer. 


C’est pour éviter une telle perspective qu’il est prêt à mettre à feu et à sang toute la région. Même les otages israéliens ne sont plus pour lui un problème. Il est prêt à les sacrifier pour sauver sa peau. L’opinion israélienne a bien compris son jeu. C’est pour cela qu’elle manifeste régulièrement pour obtenir sa démission. 


Les Egyptiens ont fini eux aussi par admettre qu’Israël cherche à enflammer la région. Maintenant que c’est le Liban qui devient la nouvelle victime de l’expansionnisme israélien, Le Caire est sorti de la réserve observée jusque-là pour demander une réunion d’urgence du Conseil de sécurité et des sanctions contre Israël, suivi en cela par la France. Pour nettement moins que ça, des pays comme la Russie, l’Iran, le Venezuela et d’autres encore ont été frappés d’ostracisme par les Nations unies. Seul Israël y échappe. Parce que l’Oncle Sam veille.
 

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