UE-Afrique : un partenariat inéquitable

06/02/2022 mis à jour: 02:19
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Une refondation équitable et équilibrée du partenariat entre l’Europe et l’Afrique est-elle possible ? Cette question aura-t-elle une réponse lors du sommet qui réunira, les 17 et 18 février courant à Bruxelles, les dirigeants de l’Union européenne et de l’Union africaine ? Parmi les principaux points prévus à l’ordre du jour de ce sommet, figurent «le financement de la croissance, les systèmes de santé et production de vaccins, l’agriculture et développement durable, l’éducation, la migration, la mobilité, la gouvernance, le soutien au secteur privé, le changement climatique et la transition énergétique». 
 

Qu’est-ce qui a changé 22 ans après la tenue du 1er sommet Afrique-UE au Caire en 2000 ? A l’époque, les participants à ce premier sommet tenu en Egypte s’étaient engagés à «donner une nouvelle dimension stratégique au partenariat global entre l’Afrique et l’Europe, dans un esprit d’égalité, de respect, d’alliance et de coopération». Depuis 22 ans, les dirigeants de l’UE n’ont cessé d’évoquer «l’aide de l’Europe au développement de l’Afrique». Mais cette notion «d’aide au développement» de l’UE a-t-elle un sens, quand on sait que les partenariats conclus jusque-là sont loin d’être équitables et surtout que la partie des accords relative aux transferts de technologie n’a jamais été appliquée ? 

Les accords de partenariat économique signés entre l’UE avec la quasi-totalité des pays africains ne sont pas basés sur le principe gagnant-gagnant, car ils n’ont fait que fragiliser davantage les économies des pays africains. En cause, les suppressions des tarifs douaniers sur les importations de produits européens prévues dans les accords de libre-échange. Entre l’Europe et l’Afrique, s’est établi un libre-échange à sens unique qui a affaibli davantage les pays africains. 

L’UE a ainsi privé de vulnérables Etats africains de recettes budgétaires considérables, et affaibli la compétitivité des petites exploitations agricoles et des industries locales. Les paysans et les petits producteurs se sont enfoncés dans la précarité, ne pouvant concurrencer les produits alimentaires européens subventionnés. Les modestes microentreprises africaines paient la lourde facture de l’ouverture à la concurrence internationale, des économies dans lesquelles les entreprises n’ont pas réuni les conditions nécessaires pour s’ajuster et pour réagir aux accords d’association économiques.

 Aussi, ces accords inéquitables ont impacté la dramatique question migratoire qui fait déchaîner autant de ressentiments que de faux débats. Non seulement ces accords n’ont pas empêché le départ de candidats à la migration clandestine, mais ils les ont renforcés. Les responsabilités de ce déséquilibre sont partagées entre l’UE et les pays africains. Si l’amélioration de la gouvernance est un des principaux défis en Afrique, il y a aussi la nécessité de corriger les accords injustes conclus entre les Etats africains et l’UE qui plombent les économies des pays du sud de la Méditerranée. La refondation du partenariat entre l’Europe et l’Afrique passerait par des accords plus équitables et surtout par le respect de la partie des accords signés relative aux transferts de technologie. 

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