Le syndicat UGTT avait appelé à une grève mardi dans les établissements scolaires «en signe de deuil» et pour protester contre «l’échec des autorités à trouver des solutions réelles et sérieuses pour sauver l’école publique».
Des centaines de Tunisiens ont manifesté ce mardi après la mort de trois lycéens dans l’effondrement d’un mur de leur établissement situé dans le centre du pays. Sur place, un journaliste a pu constater la colère des habitants, marquée par des slogans criés et des pneus brûlés.
Lundi, un mur s’est partiellement effondré dans un lycée de la ville de Mazouna, dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, alors qu’un groupe d’élèves s’y trouvait. Les trois victimes, âgées de 18 à 19 ans, ont été identifiées par Moez Triaa, porte-parole de la Protection civile. L’un des jeunes a été inhumé lundi, les deux autres le lendemain. Ce drame a provoqué une vive émotion à travers tout le pays.
En réaction, des habitants de Mazouna se sont rassemblés mardi devant un poste de la garde nationale pour demander justice. Certains criaient leur colère face aux gendarmes déployés pour maintenir le calme, tandis que d’autres allumaient des feux de pneus à proximité du bâtiment. Une habitante, filmée dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, dénonçait la marginalisation de leur ville en criant qu’ils n’avaient ni travail, ni protection, ni rien du tout.
Le syndicat UGTT avait lancé un appel à la grève dans les établissements scolaires ce mardi, à la fois en signe de deuil et pour dénoncer l’incapacité des autorités à proposer des solutions concrètes pour sauver l’école publique. Le président Kais Saied a, de son côté, demandé que toute personne ayant failli à ses responsabilités soit tenue pour responsable. Il a aussi appelé à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, en accélérant notamment les travaux de maintenance dans les établissements scolaires du pays.