La détermination de vouloir voler de ses propres ailes à un âge précoce, le sentiment de croire pouvoir se détacher de ses racines sans conséquences fâcheuses… les ambitions démesurées chez l’enfant.
C’est le thème de la nouvelle pièce de théâtre Le jardin des merveilles, de la troupe des arts dramatiques Ibn Chaab de Maghnia. Six jeunes amis, las de vivre sous la responsabilité de leurs parents, se mettent à rêver, chacun de son côté, à une vie moins routinière, loin du conformisme.
Surgit un génie qui leur demande de faire un vœu collectif. Ils se mettent d’accord sur une île où ils vivraient librement. Vœu exaucé en une fraction de seconde. Ils atterrissent sur un espace d’apparence paradisiaque où ils donnent libre court à leur jubilation, mais passé le moment d’euphorie, ils regrettent vite leur choix. Au fond, l’île est pleine d’espèces sauvages, la nourriture manque, la convivialité et la sécurité aussi. Ils sont affrontés à un chef de tribu hostile qui les ligote et les menace d’extermination. Ils prient le génie de revenir et les ramener chez eux.
Après maintes supplices, les enfants retrouvent leur village, leurs familles et se rendent compte que rien ne vaut leur société, malgré les difficultés. Quoique destinée aux enfants, cette création théâtrale est un message aux jeunes et à leurs parents. On n’est pas loin du phénomène de la migration (harga) traité d’une manière éducative, ludique…
Un très beau spectacle donné, pendant 55 minutes, par des comédiens au statut d’amateurs, mais qui jouent professionnellement. Un avenir prometteur pour Abdenour Bendaoud, Mohamed Tahir, Abdelkhalek Guenad, Youcef Chafi, Mohamed Yacine Berriah et Merouane Zirar. Mise en scène de Abdelkhalek Guenad, éclairage et musique de Yacine Benheddi, adaptation de Imed Benheddi, directeur de production Abdallah Sahraoui et service photographie Yacine Hamidi. Chef de la troupe Mustapha Guenad.