Alors que l’agression brutale et inhumaine des forces d’occupation israéliennes contre la bande de Ghaza se poursuit, une résolution onusienne, portant sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination, a été approuvée.
Le vote s’est déroulé le 10 novembre au niveau de la Troisième commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles. Présentée par l’Egypte, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), cette résolution a recueilli 168 voix pour 5 contre et 9 abstentions. Les cinq voix contre sont celles des Etats-Unis, Israël, les Îles Marshall, la République de Nauru et la Micronésie.
Les pays qui se sont abstenus sont le Guatemala, le Paraguay, la République démocratique du Congo, le Togo, le Tonga, la République insulaire de Kiribati, les Palaos, la Papouasie Nouvelle-Guinée et le Vanuatu. Le vote a été précédé par de vifs échanges en lien avec les événements de Ghaza. L’Etat palestinien souligne que cette résolution «ne prive aucun peuple de ses droits humains, mais appelle simplement à mettre fin à l’occupation par Israël de la terre des Palestiniens et réaffirme leur droit à l’autodétermination».
«Accord de paix juste et durable»
Cette résolution relève ainsi «la nécessité impérieuse de mettre un terme immédiatement à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 et de parvenir à un accord de paix juste, durable et global entre les parties israélienne et palestinienne, sur la base des résolutions pertinentes des Nations unies, du mandat de la Conférence de Madrid, notamment du principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la feuille de route pour un règlement permanent du conflit israélo-palestinien prévoyant deux Etats».
Le même document mentionne également l’impératif «de respecter et de préserver l’unité, la continuité et l’intégrité de l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem Est», conformément à la résolution 58/292 du 6 mai 2004. Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination est basé sur l’esprit même des Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et du Programme d’action de Vienne adoptés par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme le 25 juin 1993.
La résolution s’appuie également sur l’avis consultatif donné le 9 juillet 2004 par la Cour internationale de Justice (CIJ). Cette instance judiciaire internationale avait alerté sur les conséquences juridiques de l’édification d’un mur dans le Territoire palestinien occupé. Elle avait en effet mis en avant «le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes», qui est un droit opposable.
La CIJ avait considéré «la construction d’un mur par Israël, puissance occupante, dans le Territoire palestinien occupé» comme «un obstacle grave à l’exercice par le peuple palestinien de son droit à l’autodétermination». Bien que non contraignante, cette résolution a le mérite de confirmer l’isolement international d’Israël, qui ne tient que grâce au soutien inconditionnel de l’Administration américaine. Un soutien qui risque de s’effilocher sous la pression internationale mais aussi de l’opinion publique américaine qui réclame avec insistance l’arrêt immédiat de l’agression israélienne contre Ghaza.