Très tôt engagée dans les rangs du FLN : La moudjahida Myriam Louisette Mekaouche tire sa révérence

25/01/2025 mis à jour: 05:02
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Après avoir rendu l’âme le 18 janvier dernier, l’ancienne combattante de la Révolution, Louisette Mekaouche, veuve Benhamza,   que ses anciens compagnons d’armes appelaient «Myriam»,  a été enterrée jeudi dernier au cimetière de Garidi (Kouba), à Alger, en présence d’une imposante assistance composée de ses compagnons d’armes, dont d’anciens membres de la Fédération de France du FLN, au sein de laquelle elle militait. 

Née en 1938, à Lyon, de parents nationalistes algériens, en 1956, elle avait rejoint les rangs du FLN, alors qu’elle n’avait que 18 ans. Devenue militante sous le nom de guerre de «Myriam», elle envoyait des mandats aux détenus, vendait des journaux, transportait des armes et militait aussi avec les activistes nationalistes de  l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), créée par Ferhat Abbas, dix ans auparavant. 

Des activités pour lesquelles elle a été  incarcérée pour  «atteinte à l’intégrité du territoire national». Plus d’une année plus tard, elle a été libérée en 1959,  durant les fêtes de Noël,  en raison de son jeune âge. Juste après, elle a été transférée par le FLN, sous une fausse identité,  à Voiron, puis  à Paris, avant d’atterrir en Suisse,  où elle a intégré les cours pour jeunes filles du FLN. De là, elle a rejoint la frontière algéro-marocaine. 

C’est au cours des négociations des accords d’Evian, qu’elle a été appelée à Tunis, pour rejoindre Mohamed Seddik Benyahia et M'hamed Yazid. Elle a participé au travail de l’équipe qui a intégralement transcrit les textes des Accords au fil des travaux des négociateurs algériens. Après l’indépendance, une fois entrée au pays, Louisette a travaillé au journal El Moudjahid, avant d’être nommée attachée de presse du cabinet du président de l’Assemblée nationale, alors Ferhat Abbas.

 Elle a rapidement rejoint Mohamed Sadek Moussaoui, dit Mahieddine, au Conseil national du cinéma (CNC) et participé en grande partie à la création du cinéma algérien d’après indépendance. Tout au long de son parcours, elle beaucoup milité pour les droits des femmes, soutenu de nombreuses associations du mouvement féminin. 

Louisette a été aussi au-devant de la scène des luttes pour la démocratie. En début du mois de novembre 2015, elle était parmi les 19 signataires de la lettre adressée au défunt président déchu, Abdelaziz Bouteflika, dans laquelle, ils ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation politique du pays. Son nom figurait aux côtés de figures de la Guerre de Libération, à l’image de Abdelkader Guerroudj, Zohra Drif-Bitat, le défunt Lakhdar Bouregaâ, Mustapha Fettal, mais de personnalités politiques comme  Louisa Hanoune, Khalida Toumi, Abdelhamid Aberkane, Fatiha Mentouri ainsi que des militants des droits de l’homme,  comme Noureddine Benissad et Boudjemaâ Ghechir et des intellectuels, comme  le romancier Rachid Boudjedra. 

Affaiblie par l’âge et l’état de santé, Myriam, comme aime bien l’appeler son entourage, a rendu l’âme en ce samedi 18 janvier 2025, entourée par sa famille. Et pour exaucer son vœu, elle a été enterrée au cimetière de Garidi (Kouba) à Alger, dans la tombe de sa mère et ses frères, en présence d’une foule nombreuses, dont des personnalités de la Guerre de Libération, notamment de la Fédération de France du FLN, des représentants du ministère des Moudjahidine, du cinéma et de la culture, mais aussi des cadres du Parti des travailleurs et des militants de la société civile. 

Elle aura laissé derrière elle une image de femme battante, aux valeurs universelles, qui a consacré sa vie au militantisme et aux luttes pour les droits et les libertés.
 

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