Affichant son mécontentement face à la lenteur des travaux, lors de sa récente visite au chantier, le wali de Constantine a fait savoir qu’il a saisi le PDG de Cosider, qui devrait se déplacer sur les lieux dans les prochains jours.
Le feuilleton du projet de la trémie de Ziadia, réalisée dans la banlieue nord de la ville de Constantine, et qui fait partie des extensions du viaduc Salah Bey, dure encore, devenant au fil des années un véritable casse-tête pour les autorités de la wilaya.
Cela fait déjà plus de sept ans que les travaux traînent et l’ouvrage n’arrive pas à voir le jour, devenant même un point noir dans cette partie de la ville où les cafouillages et les embouteillages font partie du lot quotidien des automobilistes, circulant sur cet axe névralgique, situé à mi-chemin entre le centre-ville et l’autoroute est-ouest.
Une situation qui n’est pas passée sans provoquer la colère du wali de Constantine, Abdelkhalek Siouda, dont on ne compte plus ses visites effectuées à ce chantier, depuis son installation à la tête de la wilaya au mois de septembre 2022, mais aussi ses multiples coups de gueule à l’adresse des responsables du projet confié à l’entreprise Cosider.
Lors de son déplacement, lundi 2 septembre, et constatant comme à chaque fois que les choses n’avancent pas, le premier responsable de l’exécutif, qui a affiché son mécontentement face aux engagements non tenus par Cosider, a fait savoir qu’il a saisi le PDG de cette entreprise, lequel devrait se déplacer à Constantine dans les prochains jours, afin de trouver des solutions au sujet de ce problème qui s’éternise.
Il faut noter que Cosider a trouvé d’énormes difficultés face à cette situation imputée à un problème géotechnique de glissement de terrain dans ce fameux mur M1, nécessitant la réalisation de nombreux pieux pour consolider le terrain, menaçant de céder à cause des infiltrations d’eau.
Des travaux ayant pris des années pour être concrétisés, alors que tous les Constantinois qui passent par les lieux remarquent clairement que le chantier est tout le temps à l’abandon avec un nombre limité de travailleurs et d’engins, alors que sa cadence est tellement lente qu’on aurait cru qu’il ne sera jamais terminé, comme si Cosider ne semble donner aucune importance à ce projet.
Pourtant, la même entreprise, qui s’est vue confier en 2018 les travaux compliqués et beaucoup plus difficiles du tunnel de Djebel Ouahch après son effondrement en 2014, a déployé tous les moyens humains et matériels, parvenant à achever les travaux dans les délais fixés, permettant ainsi la réouverture du tube gauche à la circulation au mois de juillet dernier, alors que les travaux sont en cours dans le tube de droite.
Chose que les Constantinois n’arrivent pas à expliquer. Pour rappel, le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rakhroukh, et lors de sa visite effectuée au mois de septembre 2023 avait bien instruit Cosider d’accélérer les travaux afin de réceptionner la trémie au cours de cette année, mais les choses ne semblent guère avancer.
Un chantier qui s’éternise
Pour l’histoire, le feuilleton de cette trémie dure depuis 2017, année du départ de l’entreprise brésilienne Andrade Gutierrez, laquelle avait réalisé le viaduc Salah Bey. À l’origine, un conflit qui l’avait opposée à la direction des travaux publics de la wilaya de Constantine. Les Brésiliens avaient refusé de reprendre les travaux à leurs frais, réclamant d’abord le paiement d’une rallonge financière.
Ce qui ne leur avait pas été accordé. Ce blocage avait eu des conséquences sur la réception de cette trémie, faisant partie des annexes du viaduc. Après un long bras de fer et des mises en demeure pour la reprise des travaux restées sans suite, le contrat des Brésiliens sera finalement résilié en 2021 et la trémie de Ziadia restera à l’abandon jusqu’à ce que le projet soit confié à Cosider. Alors que les gros œuvres de ce tunnel sont presque achevés, son ouverture reste tributaire des travaux à réaliser au niveau du mur de soutènement qui avancent au ralenti.
Cette situation n’est pas passée sans avoir des répercussions sur la circulation automobile dans ce carrefour reliant la cité Émir Abdelkader et le boulevard de l’ALN au boulevard de Djebel Ouahch, lequel débouche sur l’autoroute est-ouest.
Les cafouillages sont devenus le menu quotidien des automobilistes au rond-point de la cité Émir Abdelkader (ex-Faubourg Lamy), situé dans la banlieue nord de la ville de Constantine, à proximité du chantier de la trémie, où la circulation atteint son pic durant les heures de pointe, notamment en fin d’après-midi.
Des files interminables se forment tout au long de la rue passant à proximité de la station du téléphérique, mais aussi sur la partie reliant ce même rond-point au boulevard de Djebel Ouahch.
Les altercations sont devenues courantes en ce lieu, en raison de l’empressement de certains automobilistes et le non-respect de la priorité de passage par d’autres, alors que la situation. «C’est un calvaire que nous vivons depuis des années au niveau de ce rond-point ; la circulation est infernale ; même les ambulances trouvent des difficultés à se frayer un chemin, c’est devenu insupportable», dénonce un habitant de la cité Ziadia.
Il revient aux pouvoirs publics et les hautes autorités du pays d’intervention avec fermeté pour débloquer une situation devenue insupportable et surtout inconcevable, surtout que les moyens financiers n’ont jamais manqué, sauf s’il s’agit d’incompétence de la part de Cosider.