Les travaux de réhabilitation et de restauration du théâtre régional (TR) Mahmoud Triki de la ville de Guelma, érigé en 1880, ont démarré officiellement le 27 février dernier.
L’entreprise contractuelle dispose de 15 mois pour honorer le cahier des charges de ce premier lot d’une plus vaste opération qui devrait, si tout va bien, redonner un aspect honorable à ce bijou architectural de la ville, dont le maître de l’ouvrage est la direction de la culture de la wilaya. En effet, pour le moment, le chantier a bel et bien démarré à l’intérieur de l’édifice. Des pans entiers des murs, des plafonds et autres poutres, poutrelles et lattes en bois ont été retirés, a constaté El Watan hier sur place.
La scène a été également déshabillée et les vieux sièges déglingués ont disparu. Il ne reste à première vue que les fresques et les moulures qui ornent depuis 143 ans cet espace dédié au 4e art. «J’espère qu’ils (les autorités) vont faire du bon travail après tant de décennies de laisser-aller», ont déclaré, hier à El Watan, des riverains et des habitués du lieu, et qui n’ont pas manqué d’exprimer certaines craintes. «La seule chose que nous craignons c’est de voir les belles fresques et moulures dénaturées ou mal restaurées. On espère également qu’ils vont refaire la verrière du plafond», ont-ils affirmé.
Ainsi si l’on se réfère aux fiches techniques de ce projet, la scène, les deux niveaux des balcons et la toiture, mais encore les loges, l’arrière-scène, les locaux techniques et administratifs seront réhabilités. «J’aurais aimé être intégré à titre consultatif, à l’équipe du suivi en ma qualité de scénographe», a confié à El Watan Halim Rahmouni, directeur du TR de Guelma. Et de poursuivre : «Concernant la cage à cordes d’origine en bois, pour hisser les décors, cette dernière a été démontée. Elle sera remplacée par un mécanisme en aluminium. Je ne suis pas d’accord et j’ai mes arguments.»
Quant aux fresques et aux moulures, «il serait judicieux de prendre des empreintes en silicone des moulures et des bas reliefs et pantins en cas d’accident lors du chantier pour pouvoir les reconstituer à l’avenir. Quant aux fresques, je crains que les dégâts occasionnés lors d’une précédente pseudo-restauration ne soient pas rattrapables. Ils ont rattrapé les vieilles fresques avec de la peinture à laque», tient à conclure Halim Rahmouni, visiblement désappointé. Notons enfin que l’opération de réhabilitation du théâtre régional de Guelma a bénéficié d’une enveloppe de 191,5 millions de dinars en date du 2 janvier 2012. S’ensuivront une inscription en 2017 puis une période de gel du projet entre 2020 et 2022. Quant au lot attribué actuellement, une enveloppe de 81,2 millions de dinars lui a été dégagée. Le reste de l’enveloppe globale servira, certainement, aux équipements du théâtre.