La mauvaise répartition des moyens disponibles et la saturation des infrastructures compliquent les déplacements quotidiens des habitants de la wilaya.
Le secteur des transports dans la wilaya d’Annaba fait face à de nombreux défis. Une réunion de la commission des transports et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) s’est tenue, hier, au niveau du siège de la wilaya, permettant l’évaluation de la situation et la proposition des solutions pour améliorer la mobilité des citoyens et des marchandises.
Le transport terrestre est le principal mode de déplacement des habitants d’Annaba, incluant les bus, les taxis collectifs et les trains. Cependant, la mauvaise répartition des moyens de transport et la saturation des infrastructures compliquent les déplacements quotidiens.
Le réseau des bus comprend 3731 véhicules répartis sur 391 lignes, assurant le transport quotidien de milliers de passagers. Cependant, de nombreux bus sont vétustes et la capacité reste insuffisante, notamment en heures de pointe. Selon le rapport établi par la commission des transports de l’APW, dont le président est Boudalia Samir, la gare routière principale, à savoir la station Mohamed Mounib Sendid, accueille plus de 7,4 millions de passagers par an, mais manque d’aménagements adaptés.
La situation est encore plus critique pour le transport rural, avec seulement 211 minibus desservant les zones éloignées, souvent en mauvais état et incapables d’assurer un service fiable. «D’ici avril prochain, au moins 35 bus flambant neufs vont renforcer la flotte de l’ETA», a annoncé le wali au grand bonheur des habitués de ce moyen de transport.
Les taxis, autre alternative pour les passagers, souffrent également d’un encadrement insuffisant. Actuellement, la wilaya compte 2376 taxis agréés, mais environ 20% d’entre eux sont inactifs. Par ailleurs, le phénomène des taxis clandestins ne cesse de croître, aggravant l’anarchie dans le secteur, mais assurant une partie du service, illégal soit-il.
Faut-il relever que le chemin de fer demeure une solution sous-exploitée ? En effet, avec une ligne ferroviaire d’une longueur totale de 140 km, Annaba dispose d’un réseau ferré qui pourrait désengorger les routes. Chaque année, 793 000 passagers empruntent le train, mais ce chiffre reste faible au regard du potentiel existant.
Le transport de marchandises sous- exploité
Le transport de marchandises est lui aussi sous-exploité. En 2023, le chemin de fer a permis l’acheminement de 7,1 millions de tonnes de marchandises, essentiellement du minerai de fer, du carburant et des céréales. Toutefois, ces volumes pourraient être considérablement augmentés si les infrastructures étaient modernisées.
Le port d’Annaba joue un rôle-clé dans l’économie régionale, avec un trafic annuel dépassant 2,2 millions de tonnes de marchandises. Pourtant, l’intégration du transport maritime dans la logistique régionale reste insuffisante. Côté transport aérien, l’aéroport Rabah Bitat d’Annaba accueille environ 400 000 passagers par an, avec un potentiel de croissance significatif si les infrastructures étaient mieux exploitées.
Pour améliorer la situation, la commission des transports propose une série de mesures prioritaires. Elle recommande «la modernisation du réseau de bus en remplaçant les véhicules vétustes et en augmentant le nombre de lignes, ainsi que la réorganisation des gares routières, notamment la modernisation de la station Mohamed Mounib Sendid et l’optimisation de la station de Sidi Brahim».
Parallèlement, il est nécessaire «d’investir dans le réseau ferroviaire pour améliorer la fréquence et la capacité des trains de passagers et de marchandises et de lutter contre le transport informel en encadrant mieux les taxis et en renforçant les contrôles sur les transports clandestins».
Enfin, «la valorisation du transport maritime et aérien doit être encouragée en renforçant les liaisons et en facilitant l’accès aux infrastructures portuaires et aéroportuaires». Avec une population en constante augmentation et une urbanisation croissante, Annaba doit impérativement moderniser ses infrastructures de transport pour accompagner son développement économique et social.